Un Jazz Club peut en cacher un autre. Et devenir près de 15 ans plus tard Disparitions au Jazz Club. Comment ? Par la magie et la volonté de son auteur, Alexandre Clérisse qui avait signé en 2007 cet album, Jazz Club dans le cadre de son diplôme de fin d’études. On l’avait à l’époque rencontré pour la première fois au festival de Sérignan dans l’Hérault et compris très vite qu’il aurait un futur à la mesure de son talent, de L’Été Diabolik à Feuilles Volantes. Alors pourquoi revisiter, reprendre, redéfinir parfois les dessins, les personnages, rajouter des cases à un album ? Les inédits apportent c’est vrai une maturité, une nouveauté à l’œuvre qui avait été conçue au départ en forme d’improvisation. On ne relit par Jazz Club, on le redécouvre car Clérisse rebat les cartes, sur la forme comme sur le fond, le format. Disparitions au Jazz Club sera aussi le tome 1 d’une série Les Déboires de Norman Bold. Alors, à suivre car ce Jazz Club repensé, remastérisé est une vraie nouveauté. A noter que Clérisse expose chez Barbier jusqu’au 12 novembre 2022.
Bold (pour ceux qui n’ont pas lu Jazz Club) est un saxophoniste génial mais en mal d’inspiration. Il a une fiancée jolie Emily et journaliste à Los Angeles. Elle le vire et il retourne au club pour jouer mais c’est la panne intégrale. Il n’a plus comme il dit le « truc ». Il embarque une blonde et se retrouve paumé endormi dans sa voiture. Panne d’essence et des motards le kidnappent avec sa Buick. C’est ce dont il se souvient bien plus tard en 1999 alors que désormais il habite en France. Emily lui annonce qu’elle le rejoint et dans sa campagne profonde Bold est apprécié de tous. Mais deux types bizarres se pointent chez lui, un peu dans le style ce ceux qui l’ont enlevés autrefois. Il l’avait enfermé avec d’autres musiciens.
Un jobard qui croit en la fin du monde, le pauvre Bold qui lui n’y comprend rien, des flics, un projet grandiose et un saxophone qui fait des cris de bête, on retrouve la trame mais avec une évolution du trait bénéfique. De l’humour, un personnage dégingandé, des planches en plus, un dessin de Clérisse si unique qu’il peaufine avec un Bold qui prend encore plus de relief, c’est une authentique expérience unique dans le genre. Pour un résultat impressionnant. Alexandre Clérisse s’est réinventé en beauté.
Les déboires de Norman Bold, Tome 1, Disparitions au Jazz Club, Dargaud, 17 €
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