Les Compagnons de la Libération, de Simone Michel-Lévy à Hubert Germain et une expo à Paris aux Invalides

Une collection importante, celle consacrée aux Compagnons de la Libération, ces Françaises et Français Libres combattants de la première heure dès l’appel du 18 juin 1940, un ordre crée par le général de Gaulle dont le dernier récipiendaire survivant (ils étaient 1061) Hubert Germain est mort en octobre 2021. C’est à lui qu’est consacré l’un des deux albums qui vient de paraître, l’autre à Simone Michel-Lévy après d’autres titres qui ont mis en valeur des Compagnons très connus comme Pierre Messmer, Jean Moulin , Kieffer, Leclerc ou Romain Gary.

Entre Ombre et lumière

A noter qu’à Paris est présenté l’exposition Entre ombre et lumière Portraits de Compagnons de la Libération au Musée de l’Ordre de la Libération (aux Invalides) du 7 février au 8 mai 2022 en partenariat avec l’artiste C215. À travers les objets du quotidien des années de guerre, le public est invité à se familiariser avec ces hommes et ces femmes au parcours d’exception. L’exposition est complétée, dans le quartier des Invalides, par des portraits de ces mêmes Compagnons de la Libération peints sur du mobilier urbain. Un lien choisi par l’artiste comme une passerelle entre l’extérieur et l’intérieur, à la rencontre de tous les publics. Au Compagnon André Salvat, au Compagnon Pierre Clostermann pour leur amitié. JLT

Hubert Germain est né en 1920, fils de général. Il le suit au Levant ce qui lui ouvre l’esprit, puis l’Indochine. Ce sera le nazisme, Munich, les démocraties qui perdent déjà la paix avant la guerre. En 1939 il est en classe préparatoire, la défaite. Il décide de partir pour l’Angleterre, n’a pas entendu De Gaulle. Il s’engage dans les FFL, dans la Marine car il avait préparé Navale en France. Il retrouve son parrain, général et à Londres lui aussi. Et apprend que son père a choisi Pétain (il rentrera ensuite dans la Résistance et sera déporté). Il aidera et pour cause à la prise de Damas par Koenig. Aspirant il est affecté à la Légion, tout jeune lieutenant. Ce sera Bir Hakeim avec Messmer. Une bataille qui deviendra mythique pour les 3700 FFL face à Rommel et ses 35 000 hommes. L’Italie, Cassino, Germain est décoré par De Gaulle. Il a 23 ans. Il débarque en Provence et triste ironie la gendarmerie française le recherche en 1945 pour désertion en 1940. Un destin d’un courage et d’une volonté rare, modeste, parfaitement restitué par Jean-Yves Le Naour avec Paul Franchet au scénario et Alain Mounier au dessin.

Les Compagnons de la Libération, Hubert Germain, Grand Angle, 14,50 €

Simone Michel-Lévy est l’une des six femmes Compagnons. Ce qui est peu. En février 1944 elle est déportée à Ravensbrück. Où il y a Geneviève, la nièce de De Gaulle. Enfant Simone a été une élève studieuse. Elle rentre aux PTT, part à Paris. En juin 40 elle pleure en voyant les Allemands défiler sur les Champs-Élysées. Elle refuse de se résigner mais porte un nom à consonance juive. Elle comprend vite que travailler à la Poste lui donne les moyens et le sources pour aider la Résistance. Le réseau Action PTT est créé. Elle fédère d’autres réseaux, prend le surnom d’Emma, récupère parachutages, armes et émetteurs. Un émetteur qu’elle va faire porter par un officier allemand. Et recrute un pianiste, un opérateur, Tilden. Qui se fait prendre et la donne à la Gestapo avec tout le réseau. Torturée, elle est déportée et continue à résister au camp mais se fait prendre. Elle est pendue en avril 1945 sur ordre d’Himmler. Simone Michel-Lévy représente cette Résistance sans laquelle la Libération, le combat contre l’occupant n’aurait pas eu le même impact. On ne peut que l’admirer et la remercier. Catherine Valenti au scénario sur un dessin très expressif de Claude Plumail.

Les Compagnons de la Libération, Simone Michel-Lévy, Grand Angle, 14,50 €

Les Compagnons de la Libération

5/5 - (4 votes)