Albums, une sélection en bref avec Maria Montessori, Catherine Sforza et Lili Sohn

Une sélection en bref de titres à ne pas oublier, à ne pas manquer mais submergé par une actualité pour le moins débordante il fallait bien un moyen pour en parler aussi. Alors on trouvera tous les genres, des albums lus et décrits en quelques lignes, des brèves comme on dit dans le métier qui, avouons-le, valent parfois mieux qu’un long discours.

Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons, traduction et ce n’est pas rien de Doug Headline. Une nouvelle collection au format poche des meilleurs titres d’Urban. Un type qui passe par la fenêtre, suicide ou meurtre ? Un vengeur masqué va-t-il mettre son nez dans cette affaire ? Sauf que le type qui a volé dans les airs c’était un justicier masqué, le Comédien. Les super-héros sont devenus des agents gouvernementaux. Rorschach est l’un d’eux et se pose des questions. Quelqu’un pourrait bien s’en prendre aux héros costumés. Pas un rigolo Rorschach et il va vite reconstituer l’équipe d’autrefois. Plus de 400 pages au délicat et délicieux goût rétro. Graphisme parfait, même dans ce format qui supporte aussi le lettrage.

Watchmen, Urban Comics Nomad, 9,90 €

Ric Hochet T6, Le tiercé de la mort, par Simon Van Lient et Zidrou. 1970, une jeune femme débarque à La Rafale et demande Ric. Au PMU, Grévisse joue dans une course à Saint-Cloud retransmise à la TV. Un tireur se met à abattre les chevaux au fusil à lunette. Un type part en souriant du bar. Grévisse le suit. Ric et avec Nadine en train de monter à cheval. Bourdon enquête sur les tirs à Saint-Cloud. Chez lui Ric retrouve la femme qui est venue au journal avec son garde du corps. C’est une ami du père de Ric qui est en prison. Au restaurant Grévisse rejoint Bourdon et lui parle du suspect du bar qui l’a vu recevoir de l’argent d’un mendiant. Affaire bien tournée et classique à la fois. Zidrou connait son job et relance Ric une fois de plus dans ce carnage sur camp de course.

Les Nouvelles Enquêtes de Ric Hochet, Tome 6, Le tiercé de la mort, Le Lombard, 12,45 €

Phobos T2, La règle du jeu par Eduardo Francisco et Victor Dixen. On avait été séduit par le tome 1 de cette aventure spatiale télé-réalité pour couples qui partent vers Mars. Il faut que les couples se forment. Mais il y a intrigue et complot. Tirage au sort dans le vaisseau, invitations recoupées, sur Terre Madame McBee grande ordinatrice de l’opération st en contact avec le board d’Atlas capital qui a racheté la NASA. Elle avait truqué une opération précédente. Et a des ambitions politiques. Dans le vaisseau Cupido, Léonor rencontre Mozart qui est un truand. Il a participé au programme pour échapper à la maffia. Le tout en direct. On décroche dans ce tome 2 d’autant que le dessin est figé. On tourne un peu en rond. Dommage.

Phobos, Tome 2, La règle du jeu, Glénat, 16,90 €

Reines de sang, Catherine Sforza T2, par Jean-Pierre Pécau, Gabriele Parma et Dimitri Fogolin. Un sacré numéro la Catherine. A la fin du XVe siècle faite régner l’ordre sur ses terres. Et était une pièce incontournable de la politique italienne. Le peuple s’agite accablé d’impôts. Le comte son mari refuse de payer ses capitaines. Avec l’aide de Venise et du pape, le comte peut être renversé. Il est assassiné et le massacre commence. Catherine y échappe épée à la main en jurant qu’elle se vengera. D’autant que son oncle Le More est puissant. Le pape envoie un légat qui suggère que Catherine rejoigne la forteresse de San Pietro mais elle y a des amis. Erreur fatale. Désormais la lionne de Lombardie va pouvoir rebattre les cartes. Une femme d’exception bien rendu par la BD qui pourtant aura un destin difficile au final.

Les Reines de sang, Catherine Sforza, la lionne de Lombardie, Tome 2, Delcourt, 14,95 €

Maria Montessori, l’école de la vie, par Caroline Lepeu et Jérôme Mondoloni. Une femme dont le nom résonne toujours aussi fort quand on parle d’éducation, de scolarité des enfants. Le système Montessori est toujours en place que ce soit en France ou dans le monde. Mais qui sait qu’elle a été une des premières femmes médecins en Italie, que très vite elle s’est intéressé à la psychologie enfantine afin de pouvoir soigner des cas difficiles et aussi de proposer une autre pédagogie malgré le scepticisme de l’époque ? Elle connaîtra l’Italie fasciste et pourtant arrivera à lui survivre. Sa vie ne sera pas simple pour autant en particulier sur le plan personnel. Libre et passionnée, elle sera confronté aux grands conflits du siècle, rencontrera Gandhi en Inde. Reconnue mais aussi remise en question, on comprend mieux avec ce roman graphique biographique ses intentions et sa méthode. Elle publiera bon nombre d’ouvrages devenus des classiques de l’éducation enfantine. Un album à découvrir absolument.

Maria Montessori, l’école de la vie, Marabulles, 20,95 €

Partir, sur les Chemins de Compostelle, par Lili Sohn. Elle était au dernier festival d’Uzès Lili Sohn et on a pu apprécier tour l’humour de cette autrice qui a vraiment fait Compostelle histoire de se déconnecter au sens propre du terme, ordi, réseaux sociaux, téléphone. Son album est aussi un guide parfait de ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour réussir son pèlerinage. D’accord, Lili avec ses parents marchent sur les chemins depuis son enfance mais la vie lui a joué beaucoup de tours qu’elle a dû et su affronter avec courage, dont elle a parlé dans des ouvrages précédents. Compostelle était un nouveau défi. Conseils, fiches, dessins, on est accroché à ses pas, aux photos ou illustrations qui composent cet ouvrage au charme certain. 1000 kilomètres, un sac qu’il faut savoir organiser pour le poids, la liberté en deux mois de marche, Lili Sohn sourit et marche pour son bonheur et le nôtre. Indispensable pour les marcheurs avant le départ.

Partir, Sur les chemins de Compostelle, Casterman, 22 €

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