Jusqu’ici tout va bien, enfin presque

La chronique à la fois juste, cynique, triste du quotidien d’une famille américaine pauvre en pleine guerre du Vietnam. Le héros on est en 1968, est un jeune ado Douglas qui vit à New York mais qui va bouger car son père à un job ailleurs. Une ambiance franchement pourrie dans ce Jusqu’ici tout va bien adapté du roman de Gary D. Schmidt par Nicolas Pitz (Traquée). La famille est déglinguée, mais Douglas a de la ressource tout en étant la victime désignée des autres membres de la famille. Une narration efficace, dure et un trait qui lui non plus ne fait pas dans le gentil mais dans un réalisme violent et brutal. Un album que l’on lit d’une traite avec une vraie émotion.

Jusqu’ici tout va bien La casquette de base-ball que le champion a offert à Douglas pendant un match des Yankees a disparu. C’est son frère un abruti violent qui l’a donnée contre des cigarettes. Diner tendu et une baffe du paternel qui en a marre qu’il se plaigne. En prime il apprend à la famille qu’ils déménagent dans un bled pourri Marysville où il a un job. Le frère de Doug se bat au Vietnam. Ils sont trois garçons et le père n’a pas obtenu le salaire promis. Il se promet d’aller voir le patron alors que Douglas rencontre Lilly à la bibliothèque où il découvre le superbe dessin d’un Sterne d’Aubusson. Sa mère s’entend bien avec son fils mais a peur de son mari. Doug retrouve Lilly qui est en fait la fille du propriétaire de l’épicerie. Elle lui propose un job de livreur. A la bibliothèque Doug parle dessin avec un homme qui lui propose d’essayer. Son père et son frère dans un bar échangent des banalités. Doug commence ses livraisons à vélo mais n’est pas un rapide. Il prend ses marques et se lien avec Madame Windermere, une écrivain chez qui il y a un gravure d’un flamant par Audubon.

Jusqu’ici tout va bien

C’est le dessin qui en fait est le fil rouge de ce drame au quotidien avec la psychologie très détaillée des personnages où Doug n’a à priori aucune chance de réussir sa vie. Sauf que il y aura Lilly, des profs et une intelligence intuitive, des sentiments sincères et du talent. Un univers de petites gens tout à fait dans l’ambiance de la fin des années soixante aux USA avec la Lune en 69 et le Vietnam qui renvoie les boys en morceaux au pays. Tout est très bien décrit, vécu dans cette adaptation où l’espoir a encore une chance. Pour le meilleur après le pire. A apprécier comme un vrai coup au cœur et de cœur. Très bonne utilisation des couleurs.

Jusqu’ici tout va bien, Rue de Sèvres, 20 €

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