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Watch Dogs Legion, perfide Albion

L’Europe a implosé. Londres, post-Brexit, est devenue la capitale d’un gouvernement autoritaire sous pression policière et mafieuse. Nombreux sont ceux qui veulent en partir ou essayer de revenir à la démocratie. Watch Dogs Legion, adapté par Sylvain Runberg, est un des titres phares de Ubisoft. Mais la série BD est totalement indépendante du jeu. Sur le dessin de Gabriel Germain (rencontré il y a déjà quelques années) qui a du punch ont évolue dans un univers déjanté, où les hackers sont rois, les drones de surveillance aussi pour étouffer la soif de liberté d’un mouvement très actif qui se met en place, DedSec.

DJ Spiral est une vedette, star de la scène underground et il veut organiser une fête énorme clandestine avec l’aide d’un petit magouilleur, Kris, qui va lui louer un entrepôt en chantier. Sauf que les lieux sont au dangereux clan local dont la patronne est une redoutable sans pitié. Au Kennington Oval Camp, on gère les réfugiés, les déportés qui veulent fuir leur propre pays. Louise et Jess sont amis avec un couple, Oscar et Niki. Londres est hors de contrôle Le clan Kelley rançonne les déportés malgré la police qui ne fait rien. Les maffieux ne supportent pas l’aide gratuite des ONG. Au centre de Londres, la très efficace Widowmaker se débarrasse de petits truands du clan mais est emmené voir son ancien employeur, la compagnie de sécurité Albion. Louise veut enquêter sur de mystérieuses disparitions de déportés. Elle est en réalité une journaliste free-lance.

On dira que Runberg exploite des genres et des idées qui lui sont familières, politiques et sociales, anti-extrémismes. On tire les ficelles au plus haut niveau. Ce premier tome met bien sûr en place personnages et intrigue, avec formation d’un groupe qui sera le fil rouge de l’aventure. Finalement, ce Londres du monde d’après louche quand même vers une vision moderne de la City à la fin du XIXe siècle. Un déroulé assez nerveux, des profils intéressants, une suite qui va déménager, un mouvement de libération, et un dessin qui colle au style, Watch Dogs Legion assure dans la bonne moyenne et aucun besoin de connaître le jeu.

Watch Dogs Legion, Tome 1, Underground Resistance, Glénat Ubisoft, 14,95 €

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