Le paradis qu’avait souhaité les mutinés de la Bounty prend l’eau dans ce tome 3 de Pitcairn. Les Tahitiens qui vivent avec eux sous l’autorité de Fletcher Christian en ont assez et ne veulent plus être les esclaves des Blancs même si souvent des liens se sont créés entre eux avec entre autre les femmes épouses des marins. Alors on va faire une révolution plutôt sanglante et politique, amoureuse aussi. Mark Eacersall, Sébastien Laurier (qui a écrit le livre dont est adapté le scénario) et Gyula Németh au dessin ont prolongé et revue à leur façon cette aventure célèbre épopée devenue une légende que le cinéma a fait revivre plusieurs fois.

Mary Ann Christian est née un jour de sacrifices. Son père Fletcher est assassiné le même jour par les Tahitiens qui se sont emparés des armes des marins. Avec lui tous ses compagnons de mutinerie sauf une poignée qui a pu fuir dont Brown sauvé mais blessé. Mais les Tahitiennes se refusent à ce qu’on ait tué leurs maris. Les veuves se vengeront. Les femmes aussi font la guerre comme le jure Teraura femme de Fletcher. Young le survivant sait que cela ne finira jamais. Lui seul peut peut-être arranger les choses face à Menalle qui est haï afin que l’île ne finisse pas peuplée d’orphelins. Menalle a fait décapiter Fletcher Christian. S’il rend la tête on peut espérer la paix. Young va le rencontrer mais Menalle est fidèle aux coutumes tahitiennes.

Drame absolu et inévitable d’une utopie qui va se heurter à la réalité des traditions des uns et des autres. Sans oublier jalousie et vengeance dans une communauté qui part en vrille. Manipulations aussi très politiques pour le pouvoir avec éliminations à la clé, qui va gagner et comment ? On est passé dans un registre différent de la mutinerie navale à une autre qui pourtant y ressemble sur l’île cette fois.

Pitcairn, L’île des Révoltés du Bounty, Tome 3, Révolte, Glénat, 14,95 €