Archives : Philippe Berthet, des femmes toujours

Un flash-back à l’occasion de la sortie du dernier album de Philippe Berthet qui inaugure une nouvelle série signée par Jean Van Hamme. On va effet tout savoir sur les origines de la famille adoptive de Largo Winch. Dans La Fortune des Winczlav on remonte la piste des ancêtres du célèbre golden boy dont Philippe Francq a fait un des mythes du 9e Art. Mais bien avant, il y a eu d’autres Berthet et non des moindres, de Pin-up au Privé d’Hollywood, Poison Ivy, Nico et bien sûr la très bonne collection Ligne Noire. Voici quelques chroniques ressorties des archives personnelles, parues dans Midi Libre. Philippe Berthet était un habitué de la région et avait présidé le Festival de Sérignan dans l’Hérault en 2001.

Philippe Berthet
Philippe Berthet. Alexis Haulot / Dargaud ©

Un Poison au goût subtil

Dans la famille Berthet on voudrait la fille. Enfin, la dernière de la famille parce que des filles, Berthet, il en a mis une belle brochette au monde. Avec Yann, en plus, cette fois encore, le couple s’est laissé aller. Pour notre plaisir. Poison Ivy, la jolie brune des bayous, est de retour dans ce tome 2, Tigresses volantes, pour une mission délicate confiée par le président Roosevelt lui-même. Elle est en Asie peu de temps avant l’entrée en guerre des USA contre le Japon en 1941. Poison Ivy doit au lierre ses super pouvoirs. Ses lèvres tuent tout ce qu’elles touchent, une Lèvres en feux comme dans M.A.S.H. Flanquée de quelques copines hyper douées dont une version femelle d’un troll de Troy et celle d’un iceberg miniature, Ivy arrivent chez les Tigres Volants, ces pilotes mercenaires qui se battent contre les Japonais pour aider la Chine nationaliste. Un joli clin d’œil à Buck Danny et au jeune rouquin Sonny Tuckson qui reprend du service pour l’occasion. Les cinq pétroleuses et agents très secrètes vont en faire voir de toutes les couleurs aux méchants nippons.

Tigresses volantes

Il y a un Berthet nouveau avec cette Poison Ivy. Si on n’est pas loin du graphisme de Pin-up, l’humour, la dérision, voire la caricature apportent un souffle nouveau à cette série dont le tome 2 est nerveux, riche en dialogues rigolos. Yann délire avec brio et Berthet nous bluffe toujours autant avec son dessin et sa mise en scène. La série prend un superbe rythme de croisière.

Les Exploits de Poison Ivy, Tome 2, Tigresses volantes, Dargaud, 9,80 €

Les Exploits de Poison Ivy

Drôles de dames dans les sables

Et, coucou les revoilà les drôles de dames du Président Roosevelt. Elles ont toutes un don, un pouvoir qui va leur permettre, pendant la seconde guerre mondiale, d’aller accomplir des missions dangereuses mais vitales pour l’avenir du monde libre. On les avait quittées en Chine. Dans ce dernier volume, le troisième de la série, Baraka à Bir Hakeim (titre qui n’aurait pas déplu à Jean Bruce pour l’un de ses OSS 117), on les retrouve en 1942 avec la brune Poison Ivy à leur tête dans les sables du désert de Libye. Pour ceux qui ne savent pas, à Bir Hakeim celle année là, une poignée de soldats de la France Libre du Général de Gaulle ont bloqué l’avance des Allemands de Rommel et permis la prise de Tobrouk par les Anglais. Un tournant du conflit.

Baraka à Bir Hakeim

Nos six pétroleuses ont, elles, un autre objectif, le pognon, le stock d’or que les Français Libres ont mis à gauche pour se payer du matériel. Et ils y vont carrément la femelle Troll, l’aveugle à l’ouïe de radar ou l’iceberg ambulant sans oublier la brunette des bayous qui «roule des pelles» mortelles. Dans le plus pur style Morfalous ou Un Taxi pour Tobrouk. Des clins d’œil cinématographiques Yann et Berthet s’en offrent de beaux. Des traîtres, des amourettes, de l’action et des filles superbes, ce tome 3 est excellent. Parodie, humour décalé, on sent que les auteurs ont atteint leur vitesse de croisière sans prétention. Berthet sait parfaitement bien doser son dessin en gardant réalisme et crédibilité, flirte joliment avec la caricature. Adhésion garantie.

Les exploits de Poison Ivy, Tome 3, Baraka à Bir Hakeim, Dargaud, 10,40 €

XIII et les débuts d’Irina

Irina

En brossant les origines des personnages secondaires les plus marquants de la série XIII, des auteurs reconnus comme cette fois Corbeyran et Berthet nous font de beaux cadeaux tout en enrichissant le mythe. Après La Mangouste, c’est au tour de deux belles méchantes de XIII de nous dévoiler leurs origines et leur passé. Irina, fille du KGB, et Jess la tueuse vont voir leur route se croiser. Devenue un agent impitoyable, Irina veut venger son amie de jeunesse. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Un bon scénario et un Berthet, le créateur de la série Pin-up, au mieux de sa forme.

XIII Mystery, Tome 2, Irina, Dargaud, 10,40 €

L’inconnu de Roswell et Nico

Atomium-express

On le retrouve toujours avec plaisir. Berthet, incontournable père de Pin-up, de Poison Ivy et du dernier XIII Mystery se lance dans la science-fiction pour une nouvelle série sur un scénario de Duval. Avec pour base l’inconnu de Roswell, ils nous embarquent dans une aventure où notre futur n’aurait pas eu le même passé. Staline est vivant depuis qu’un autre vaisseau spatial se serait posé en URSS au même moment que celui de Roswell en 1947. Nico, une jeune femme qui travaille pour la CIA, a été l’un des témoins de Roswell. Un mélange détonnant d’espionnage et de fantastique sous le trait racé de Berthet qui donne tout le relief nécessaire aux décors, à l’ambiance de cette série atypique qui débute bien.

Nico, Tome 1, Atomium-express, Dargaud, 13,50 €

XIII Mystery

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