Quelque chose de froid, Labiano aime le noir bien serré

Hugues Labiano a un sens inné des ambiances bien noires, tordues à souhait. Son dessin toujours aussi efficace, travaillé, en évolution, en est sa marque de fabrique. Après son interview récente où il en parle voici que sort Quelque chose de froid scénarisé par Philippe Pelaez. Un premier titre d’une trilogie qui se lit en solo, chaque titre est un one-shot mais le tout formera Trois Touches de Noir bien sûr. Vengeance, truands, un hommage au cinéma polar des années 50, une affaire qui va laisser des traces tordues à souhait.

Quelque chose de froid Voix off, Hedgeway est rejoint par le flic Merylo. Il s’est fait doublé le truand et est parti en taule à Cleveland. Sa femme a été transformée en steak haché, fallait pas doubler Frank Milano un vrai méchant et lui piquer ses carnets de compte, du fric, des diamants. Il avait prévenu que si Milano l’ennuyait son avocat filerait les papelards aux flics. Mais Milano pour lui faire peur il en fallait un peu plus. Résultat plus de femme ni d’avocat, un séjour au pénitencier et libéré, un retour pour récupérer le fric. Au même moment il y a un tueur en série qui sévit dans le coin, le tueur aux torses. Un contrat sur sa tête Hedgeway mais les diamants sont gros et valent le coup. Une planque dans un hôtel, une belle brune unijambiste Victoria, un gamin caractériel, un réceptionniste gueule cassée, une brochette d’improbables de la vie. Il pourrait balancer Hedgeway et il a un tueur aux fesses. Et de la ressource. Hedgeway c’est un solitaire imprévisible et futé.

Quelque chose de froid

Faut pas le prendre pour un cave, il pourrait y avoir maldonne car c’est pas non plus un gentil Hedgeway. Son passé avec son ex-patron Milano ce n’était pas dans la dentelle. Un plaisir ce polar très abouti en rouge vif par moment, normal le sang coule. Surprise du chef, Philippe Pelaez sait battre les cartes. Noir c’est noir, où est l’espoir ? Un album qui a du punch, des dialogues à la Chandler avec une cahier final qui dit tout sur le film noir, une rétrospective à surtout bien déguster avec une bibliographie sélective passionnante. Du cousu main.

Quelque chose de froid, Glénat, 15,50 €

Quelque chose de froid

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