Un mélange de fiction, de fantastique qui prend le pas, un récit parfois complexe, une malédiction, de l’horreur aussi assez gore autant dire que l’on ne s’attend absolument pas à ce que l’on va vivre sur les traces de L’Homme gribouillé. Serge Lehman (Metropolis, L’Œil de la nuit) et Frederik Peeters (L’Odeur des garçons) brouillent les pistes, accumulent les détails, voire les indices. Le dessin de cet gros roman graphique est appliqué, pointu, mais sait dépasser le simple cadre de l’action pure. Il faut aussi avoir quelques bases sur les croyances religieuses dont celle du golem qui aime que l’on lui raconte de belles histoires. Un ouvrage atypique, bluffant par lequel il faut savoir sans à-priori se laisser envoûter.
Ce qui au départ aurait pu être un thriller, un polar, bifurque carrément sur du fantastique pur et dur mais habilement amené. Sorcières, monstre enterré, exterminateur, chant magique, Serge Lehman se laisse aller avec curiosité et talent dans un registre pas évident du tout à contrôler. Il faut suivre de près la progression narrative de cet Homme gribouillé dans la lignée de Shelley ou Wells, des Sorcières d’Eastwick. Le secret est à portée de main mais il faut attendre pour que le puzzle se mette en place et aboutisse à une conclusion peut-être provisoire. On y croit à cette quête infernale dans un imaginaire éblouissant car les personnages ont du charme que met parfaitement en valeur le dessin de Peeters.
L’Homme gribouillé, Delcourt, 30 €
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