L’Odeur des garçons affamés, surprenant et séduisant

Un photographe sur les pistes de l’Ouest qui recense pour la postérité ce que la soit-disante civilisation va détruire, tribus indiennes, paysages, un western encore mais intelligent et subtil. Frederik Peeters et Loo Hui Phang revisitent le thème sans états d’âme et ne se coulent pas dans un moule, ajoutant même une pointe de fantastique à cet album au titre singulier et étrange, L’Odeur des garçons affamés, qui prend toute sa signification au fil de l’histoire.

L’Odeur des garçons affamés

Stingley, un ingénieur arpente l’Ouest après la guerre de Sécession, flanqué de Oscar Forrest, dandy et homosexuel, accompagné du jeune Milton. Stingley recense et recherche l’endroit parfait pour y construire sa cité de rêve. Forrest semble fuir un passé proche et les Comanches pistent le trio. Paysages vierges mais un homme les suit comme aussi un Indien taciturne dont le photographe croise la route. Milton et Oscar se sentent attirés l’un vers l’autre. Oscar a trompé à New-York ses clients en leur faisant croire qu’ils pouvaient photographier l’esprit de leurs défunts.

Troupeau de broncos en folie, Comanches chamans, tueur au faciès de momie, clichés surréalistes, garçon qui parle à l’oreille des chevaux, vampire, c’est vrai que l’histoire est pour le moins riche en détails et en rebondissements. On peut être légèrement dérouté mais la qualité d’écriture de Loo Hui Phang reprend vite le dessus. Le dessin est lui très clair et rend toute la force des grands espaces. Les personnages sont tout autant bien campés. Le tout est séduisant mais surtout surprenant.

L’Odeur des garçons affamés, Casterman, 18,95 €

L’Odeur des garçons affamés
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