Il s’est fait avoir Louis XI par Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Il est captif dans son château pour cause de traité à signer mais espère bien qu’on va venir le libérer. Sauf qu’il attend des durs, des chevaliers bardés d’acier, du lourd, du teigneux. Et ceux qui vont débarquer, enfin celles ou presque, ce sont Les Mantes Religieuses, deux nones dont une masculine en diable mais qui vont faire pour le mieux. Une comédie qui a le mérite de décaper la grande histoire parce que dans le style pas sympa, Loulou il se posait là avec ses cages d’acier pour récalcitrants. Cette fois c’est un gentil qui élève une araignée et les deux zozos vont former avec lui un trio digne des Marx Brothers. Sophie Flamand et Bernard Swysen revisitent, ajoute une part de loufoque sur dialogues déjantés avec jeux de mots légers, le tout sur le dessin jovial de Christian Paty (Le Pré derrière l’église).

Elle est blonde, fille de châtelain et part en mission sans vraiment le savoir. Blanche de l’Oye doit retrouver un comparse qui va échapper de peu au bûcher, Arnaud Archambelle. Le duo n’y comprend rien. Celle qui mène la barque c’est une mère supérieure, Pulchérie, qui les cache dans son couvent. Mais ses nones ont des dons et un entrainement pour le moins étonnant. L’abbesse Pulchérie va leur expliquer leur boulot aux deux niais et les déguise en nones, ce qui dans le cas de Arnaud n’est pas si évident. Leur job, libérer le patron, celui dont le portrait figure sur la monnaie, Louis XI. Une petite pause café sous aubes dans un couvent alors que, chez Pulchérie, ses ouailles s’entrainent. Elle envoie un pigeon à Loulou pour le prévenir de l’arrivée du commando qui débarque au château.

Bon, c’est rigolo, bien mené, avec une Blanche qui a un don, des méchants, des traîtres par légion. Arnaud a du répondant, Louis est suivi par Tourterelle et son hibou d’amour. On n’oublie pas Olivier le Daim (qui a existé) barbier épilateur qui ferait bien le maillot des nones tout en ayant Pulchérie dans son lit. On se détend et c’est le but de cette BD dont c’est le premier épisode. De l’humour que le dessin appuie, des cas douteux les deux comiques comme les surnomment Loulou qui font ce qu’ils peuvent. On ne crie pas au génie mais ces mantes font du bien au moral.

Les Mantes religieuses, Tome 1, L’Évasion de l’araignée, Soleil, 14,50 €