On va crier à du déjà vu évidemment mais pourtant même si Alix s’impose à l’idée quand on se plonge dans Les Pharaons d’Alexandrie c’est évidemment à cause de son auteur Rafael Morales qui a fait le dessin de cinq albums de la série avec Martin et trois autres pour les Voyages. On avait rencontré avec Jacques Martin, Rafael Morales à Montpellier. Qu’il ait décidé de voler de ses propres ailes avec Les Pharaons d’Alexandrie est une bonne chose car il y montre du talent, un sens du récit bien charpenté sans pour autant oublier que cet album est une compilation de la série Hotep qu’il avait déjà publiée. Polar, politique, sentiments, Rome, la Grèce, une saga qui se décline dans une Égypte où l’aventure est reine.
A Thèbes, capitale religieuse de l’Égypte sous le règne de Ptolémée, la grand prophète d’Amon se meurt et c’est son fils Hotep qui devra lui succéder au sein du temple de Karnak. Mais arrive Deméas venu au nom de son maitre pour remettre de l’ordre et créer de nouveaux impôts. Intransigeant, sans pitié il nomme son mai Péritas stratège et méprise la culture égyptienne. Deméas tue des prêtres et convoque Hotep à qui il annonce qu’il va quadrupler les taxes locales. Il le charge de faire obéir les prêtres. Mais il finit par le faire arrêter avec l’aide d’Arbès traître à la cause égyptienne. Il faut que Trany épouse de Hotep et ses enfants s’enfuient. Hotep est condamné à mort.
Un vrai méchant dans ce premier épisode de cette intégrale qui reprend aussi La Gloire d’Alexandre avec un troisième titre inédit, Les Cèdres du Liban. On est subjugué par les détails, la volonté de coller à la beauté architecturale authentique de l’Égypte ancienne. Hotep en est le héros récurrent qui a des ennemis à foison. Il est aussi un enquêteur efficace mais est traité de collaborateur avec les Grecs. Le corps d’Alexandre le Grand aurait été volé. L’intrigue tient bien la route et les décors sont somptueux. Un plan dépliant de Thèbes ouvre l’album. Morales a su retenir les leçons de Martin tout en se démarquant pleinement en gardant le même registre. Un énorme travail de documentation. Du grand spectacle digne du film Cléopâtre avec Elisabeth Taylor.
Les Pharaons d’Alexandrie, Glénat, 27 €
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