Carole Maurel a commencé à ouvrir sa voie en BD avec un premier album, Comme chez toi, qui démontrait tous les avantages de la cohabitation entre copines. Avec humour bien sûr. On l’a retrouvé avec L’Apocalypse selon Magda, touchant mais moins marrant, très sensible et un trait qui s’affirmait, mélange très séduisant de réalisme ligne claire et de manga à petites touches. Carole Maurel persiste et signe, ce dont on ne peut que la remercier. Avec Luisa, son dernier roman graphique, elle fait auto-psychanalyser une trentenaire par sa version ado qui va lui réapprendre à vivre sans prendre vraiment de gants mais pour un résultat garanti et réjouissant.
Une digression dont on pourrait presque rêver à condition de s’en remettre. Pas simple ni facile de faire son propre bilan de vie face à celle qui pourrait à la limite changer son futur. On est dans un contexte déjà connu, celui du double qui remet en cause celui ou celle qu’il deviendra. Mais Carole Maurel sait jouer avec talent du concept. Elle y ajoute aussi l’acceptation de sa sexualité au parcours initiatique de l’adolescente pas vraiment ravie de voir le résultat de sa post-jeunesse. On n’oublie pas des détails de scénario bien trouvés sur le risque de mélange physique des deux Luisa. Carole Maurel écrit bien, sans lourdeurs, avec plein d’idées qu’elle met en scène pour en arriver à un final émouvant et simple. Carole Maurel est un vrai talent à suivre de près.
Luisa, ici et là, La Boîte à bulles, 32 €
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