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Fêtes himalayennes, à la rencontre des Kalash qui s’exposent aussi à Lyon au musée des Confluences

On prend un peu d’avance en cette fin d’année, séduit par ces Fêtes himalayennes qui nous embarquent sur les traces des derniers Kalash. Autant dire que c’est une découverte étonnante, une leçon de vie et un album atypique de par sa conception. Comme dans Le Photographe, dessins et clichés se mélangent mais dans un environnement beaucoup plus détendu, souriant et convivial que dans le travail de Guibert, Lefèvre et Lemercier. Les Kalash sont des survivants qui vivent aux confins de l’Himalaya. C’est une bande de copains passionnés qui ont mené à bien cette aventure humaine et ethnologique. Jean-Yves Loude au scénario, Hubert Maury aux dessins, et aux photos Hervé Nègre et Viviane Lièvre. Parution en janvier 2019.

On est loin, du côté de la frontière pakistanaise-afghane. Fin des années soixante-dix, Peshawar. Ils partent vivre chez les Kalash, une minorité. Jean-Yves Loude, Viviane Lièvre et Hervé Nègre ont décidé d’apprendre leur langue et leurs coutumes. C’est Rudyard Kipling qui en parle des Kalash dans L’Homme qui voulut être roi, un classique. A la fin du XIXe siècle, ils ont échappé au massacre. Les Kasahar ne sont ni musulmans, ni hindouistes, ni bouddhistes. Ils sont fidèles à leurs dieux, leur langue et traditions que les trois européens vont découvrir peu à peu. Mais arriver chez les Kalash n’est pas simple. Ils y étaient déjà venus. Il fallait savoir comment les Kalash avaient pu préserver leur identité. Et écrire un livre sur le sujet avec des ambitions littéraires, photographiques et ethnologiques. Ils vont être très vite adoptés. Ils vivent en parfaite osmose avec les Kalash, sont initiés aux coutumes. La fête du printemps, l’autel des fées, les interdits qui pèsent sur les femmes, ils vont finir par en savoir beaucoup sur ce peuple pas avare de ses secrets. et mis en confiance.

Hormis le sujet qui est une balade superbe, colorée, en terre inconnue, la forme est séduisante. Les photos se glissent à merveille dans le récit graphique de Hubert Maury très vivant. On découvre la tradition orale des Kalash qui repose, incroyable, sur de gros magnétophones. Beaucoup de bienveillance dans cette aventure et une vraie richesse humaine. De l’humour aussi, de l’affection pour un ouvrage beau, puissant et indispensable, un carnet de route formidable. L’album a été édité en partenariat avec le Musée des Confluences à Lyon. Les trois explorateurs y ont déposé leurs archives sur les Kalash. Une exposition s’y tient sur le sujet jusqu’à décembre 2019.

Fêtes himalayennes, Les derniers Kalash, La Boîte à bulles, 18 €

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