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Mickey Mouse, Régis Loisel réinvente Disney

On l’attendait, c’est vrai, ce quatrième volet des aventures revisitées de Mickey Mouse. Après Cosey, Keramidas, Tébo, Régis Loisel ajoute son nom au générique avec son Mickey Mouse, café « Zombo ». De Peter pan et après Magasin Général avec Tripp, Loisel se rappelle au bon souvenir de tous ceux qui ont vu, et voit toujours en lui l’un des plus doués et des plus talentueux des auteurs. Son Mickey que ce soit sur le plan scénaristique et surtout graphique est un superbe cadeau, enthousiasmant, au trait si inspiré et travaillé qu’on reste en arrêt sur chaque case pour mieux en savourer la richesse. Un hommage à Disney certes, mais du Loisel dans le texte, et du grand Loisel dont on sent toute la volonté de perfection et le total investissement dans ce projet hors normes de Glénat.

Chômeurs Mickey et Horace mais c’est Pat Hibulaire qui est derrière leurs échecs répétés. Alors ils décident de partir en vacances avec leurs fiancées respectives, Minnie et Clarabelle. Camping au programme et bateau avec Donald. Ils s’amusent comme des petits fous mais plus dure sera la chute. Au retour chez eux ils apprennent qu’ils vont être expropriés par un promoteur véreux qui veut construire un golf là où sont leurs maisons. Et surprise aussi quand ils découvrent qu’un café mystérieux, le « Zombo », transforme les gens dont Dingo en zombies. Pat Hibulaire, homme de main du promoteur, va tout tenter pour obliger Mickey et Horace à partir. Le café « Zombo » fait des adeptes et deux terribles chimistes concoctent de terribles produits pour rendre servile la population.

Chicaneau, Pat, les chimistes qui ont un petit air du docteur Kilikil dans QRN sur Bretzelburg, Rock Füller, et bien sûr toute la bande de Mickey sont fignolés au détail près. Avec humour et une vision d’un Mickey chevalier servant des causes perdues, Loisel a sûrement pris un vrai plaisir à s’immerger dans son Mickey auquel il apporte sa personnalité, sa joie de vivre et ses idées. Le côté social de l’aventure assez actuel, la victoire des gentils face aux méchants financiers, le hamburger qui se découvre, les visages et les regards de tous les personnages très expressifs, les belles bagarres, l’élan du dessin, et le clin d’œil final aux Dalton, on est au cœur d’un grand moment de BD. Du Loisel qui réinvente Disney. Le format strip est parfait pour le ton donné par Loisel à son Mickey car il permet au dessin de mieux capter l’attention du regard qui ne se perd pas dans une page traditionnelle. Du beau travail.

Mickey Mouse, Café « Zombo », Glénat, 19 €

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