Underground, le rock dans tous ses états

Une somme superbe, un tour d’horizon exhaustif sur la musique underground et souvent oubliée, Arnaud Le Gouëfflec (Une aventure de Mystère et Boule de Gomme) et Nicolas Moog (La Vengeance de Croc-en-jambe) ont suivi à la trace des chanteurs, compositeurs qui ont largement modifié, influencé la création, les influences artistiques de toute une époque. Il était juste que leur soit rendue justice en quelque sorte, les faisant revivre au fil de ces pages d’une extrême richesse en tout point. Un vrai travail d’explorateur, de dénicheur parmi lesquelles, pour la France, on aura une pensée émue pour Brigitte Fontaine, Boris Vian ou encore Magny.

Underground

Qui est ce Moondog qui ouvre le bal ? Un percussionniste viking, aveugle sera le Beethoven de la musique minimaliste. On revient à Colette Magny dont on garde un beau souvenir, fort, puissant qui a été au premier rang de la vraie musique française, engagée, radicale, franche et honnête. Elle chantera Artaud et on se souvient de son large visage épanouie et de sa voix éclatante. Savoir si Magny était underground est un autre débat. Le plaisir de la retrouver dans cet atlas est bien réel. On passe sur les Residents, Sun Ra et on fait une pause avec Yma Sumac. Un mythe visuel, sonore, sur un air de mambo en 1955, un rossignol à vocalises, on recommande. Elle sera une star au visage royal et aux intonations surprenantes. On arrive à Vian mais est-il besoin de présenter Vernon Sullivan, l’auteur du Déserteur et de la Java des bombes atomiques ? Il a marqué plus qu’un autre une génération qui flirtait avec les trente glorieuses et s’imaginait révolutionner la société en 68 pour mieux être phagocytée par elle.

Rockers maudits et grandes prêtresses du son

La liste est impressionnante. Il y a évidemment Nico, égérie du Velvet, de Dylan et qui dérapera totalement. Captain Beefheart était aussi de la fête, un artiste génial. Lee Hazlewood signera Houston pour Sean Martin, un tube mondial et lance Nancy Sinatra avec ses bottes en or. On termine par Patti Smith. 300 pages de courtes biographies claires, parfaitement illustrées reflets d’un monde qui a disparu tout en laissant encore des traces pour certains, nostalgiques. L’album se termine par une discographie impressionnante base a redécouvrir des trente dernières années du XXe siècle.

Underground, Rockers maudits et grandes prêtresses du son, Glénat, 30 €

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