Mademoiselle J. T3, retrouver Léa déportée

On se souvient qu’au début Mademoiselle J. avait rencontré Ptirou, groom sur un paquebot et qui devient son amoureux de la jeune Juliette. C’est ce brave Oncle Paul, vedette des grands jours du journal de Spirou, dont les histoires édifiantes, authentiques ont fait nos beaux jeudi, qui raconte les aventures de Juliette. Elle veut devenir grand reporter, malgré la disparition de Ptirou. Mais dans ce tome 3 Juliette va partir en 1945 sur les traces de son amie Léa raflée et déportée. A-t-elle survécu ? Une recherche qui en même temps permet de rappeler les horreurs de la Shoah, de la déportation des Résistants et le peu de retours des camps de la mort. Yves Sente a maîtrisé son scénario mieux que d’autres. Laurent Verron a le dessin qu’il fallait un soupçon rétro. Le tout charme et apporte son lot d’émotion devant une réalité incontournable qu’il faut garder en mémoire. Couleurs de Isabelle Rabarot.

Jusqu'au bout du monde

Mademoiselle J. a vu les Allemands rentrer dans Paris. Elle part retrouver Léa à qui elle offre pour son anniversaire un foulard Hermès. Chez les Saintéloi on ne croit pas encore au danger et pourtant. Réquisitions, arrestations, entreprises spoliées, un major de la Wehrmacht s’installe chez eux. Il faut de la digitaline pour le cœur de Juliette mais c’est introuvable hormis au marché noir. Juliette a mis des fonds de côté qui vient de parts qu’elle avait vendues avant la guerre de sa compagnie maritime. Juliette part retrouver ses amis à l’atelier clandestin du journal où elle travaille. La débâcle, De Gaulle, Pétain, lois antijuives, en 1941 Juliette essaye de convaincre Léa et sa famille de partir. Ils sont juifs et la Gestapo embauche des voyous français dont Lucien. Qui va se faire un plaisir d’aller chez Léa arrêter ses parents et son jeune frère. Puis Léa qui est chez Juliette. La rafle du Vel d’Hiv a commencé.

Mademoiselle J.

On n’en dit pas plus. Ce sera Mademoiselle J. qui va tout faire pour Léa après la Libération. On n’oublie pas le major allemand qui rentre chez lui, le copain américain pour un coup de main aéroporté en Pologne (ce qui rappelle aussi ce que les Russes ont fait aux résistants polonais), le Figaro où elle va travailler avec le célèbre Brisson, le retour des déportés, le centre de tri au Lutetia. Un très bon épisode ce tome 3, très varié et surtout vrai sur tous les détails. Et Spirou en plus va reparaître avec Franquin au dessin. A suivre.

Mademoiselle J., Tome 3, Jusqu’au bout du monde, Dupuis, 16,95 €

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