Des vacances qui auraient pu être banales, sans surprises. Et puis tout va basculer pour Louison qui vient passer quelques semaines chez sa grand-mère, comme chaque année, au bord de la mer. Une maison où rien ne bouge et pourtant qui dissimule peut-être un lourd secret. L’Été fantôme est signé par Elizabeth Holleville qui a écrit un récit à entrées multiples. On y trouvera un conte, une histoire de revenants un soupçon terrifiante, un roman sur l’enfance et le passage à l’adolescence, une aventure émouvante sur la découverte d’un fait que l’on a voulu à tout prix effacer des mémoires. Mais au final on se laisse embarquer par Louison et son amie fantôme au cœur d’un jardin extraordinaire.
Les inquiétudes d’une petite fille, ses rêves, ses angoisses, ses joies, Louison est seule parmi des grandes qui ont oublié leur enfance et deviennent adultes. Lise sera la copine de Louison qui va découvrir ses secrets et son histoire, celle de la maison dans les arbres que elles seules peuvent voir. On garde la part de suspense indispensable à ce roman graphique au trait qui a un peu de Loustal. Une part de mystère aussi avec les pouvoirs de Lise. C’est aussi le portrait de jeunes filles en fleur qui ont leurs premiers émois. Faut-il mourir pour rester à jamais une enfant ? Elizabeth Holleville pour ce deuxième album a mis beaucoup de tendresse et de charme dans le personnage de Louison et de son amie fantôme. Une belle réussite en 256 pages.
Très beau de bout en bout ! Des cadrages (champ – contre-champ, plongée – contre-plongée, plan large – plan très serré…), des lumières, un rythme… quasi cinématographiques. Les amateurs d’héroïnes super sexuées et d’aventures hyper haletantes découvriront peut-être que la sexualité et l’aventure peuvent prendre un tour infiniment délicat dans la vie d’une jeune fille. J’ai adoré.