Le Tueur poursuit sa course infernale et dans cette épisode, Frères humains, il est ici, à Nîmes, les Cévennes, à Montpellier sur la Comédie. Matz a peut-être fait des repérages lors de ses passages en particulier chez Azimuts avec une fois son dessinateur, le très talentueux Jacamon avec lequel on avait fait sa première interview pour le tome 1 en 98 au Salon du Livre. Mais Matz a donné des états d’âmes au Tueur, on le verra qui fait finalement œuvre de bienfaisance en éliminant des pourris divers et variés. Voix off avec un Tueur que Matz fait beaucoup parler en dehors des dialogues conventionnels. Un côté roman dessiné en quelque sorte pour une nouvelle affaire d’état au service de la République.

Il philosophe le Tueur en arpentant les Cévennes où on le planque avant action. Le bien, le mal, l’argent, le pouvoir, il est tombé par hasard sur une ferme où on amène des gamins migrants que l’on bat, venus du bassin méditerranéen. Témoin mais pas plus pour ne pas se griller. Dans sa planque Barbara l’attend pour lui désigner sa nouvelle cible, un notaire nîmois. Un meurtre qui doit être inexpliqué, repérages et retour à la planque. Où le Tueur trouve deux gamins cachés dans son lit. Ils se sont échappés de la ferme. Priorité à la cible, le Tueur fait ce qu’il doit faire mais quand il rentre les gosses ont disparu et une baie vitrée cassée.

Il n’aime pas qu’on marche sur ses plates-bandes le Tueur et on comprend bien qu’il va se mêler de ce qui ne le regarde pas. Encore que et puis une seconde mission s’annonce alors qu’il est sur la Comédie à Montpellier. Premier volet du diptyque, Frères humains relance la série car le Tueur pas innocent et pour cause va devoir peut-être faire des choix, réviser sa conception du monde, revoir sa copie, toujours en voix off car ce qu’il va découvrir n’a pas de nom. Le ménage va s’imposer, enfin on le pense dans le tome 2. Du solide, sans faute avec un environnement toujours aussi glauque et efficace.

Le Tueur, Affaires d’État, Tome 4, Frères humains, Casterman, 12,95 €