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Communardes, le dernier volet de la tragédie

Dernier volet des Communardes consacré au rôle des femmes pendant la Commune de Paris en 1871. C’est l’épisode le plus violent car marqué par la victoire et la répression sanglante des Versaillais légalistes sur les Communards. Marie est une jeune servante qui va prendre conscience de ce que l’on n’appelle pas encore la lutte des classes et tenter de retrouver sa meilleure amie, Eugénie pourtant d’origines bourgeoises qui va payer pour avoir voulu être libre. Wilfrid Lupano a une fois encore signé un scénario bien charpenté, émouvant que Xavier Fourquemin (Miss Endicott, Le Train des Orphelins) a mis en images avec brio.

Marie et Eugénie, fille de ses patrons sont amies. Quand le père d’Eugénie, colonel à la retraite intransigeant, apprend qu’Eugénie est enceinte, il décide de la cloitrer au couvent de Picpus. Marie s’engage dans les troupes de la Commune qui ont pris Paris. Cantinière elle retrouve l’amant d’Eugénie qui, depuis, s’est marié et veut oublier cette histoire. Marie recherche Eugénie et tombe sur la mère supérieure du couvent où son amie a été enfermée dans un cellule. Devenue folle Eugénie ne sait plus qui elle est. Marie va s’occuper d’elle tout en se battant sur les barricades. Marie, désormais prête à tout, n’a qu’un objectif, que la Commune gagne contre Thiers et les Versaillais. Mais c’est le contraire et bientôt les Communards sont fusillés les uns  après les autres ou jugés de façon expéditive.

Marie sera donc jugée et n’ouvrira pas la bouche pour se défendre. Elle sera la parfaite victime expiatoire pour des vainqueurs qui ont eu la peur de leur vie, en voyant leurs privilèges remis en cause. La répression sera terrible même si tout n’a pas été rose non plus du côté de la Commune. Thiers a voulu faire un exemple qui casse définitivement le rythme régulier des révolutions françaises depuis 1789. Il y a réussi. Wilfrid Lupano conclue avec force et émotion son cycle. Il redonne aux femmes une place objective dans ces évènements. Elles se battaient pour être libres mais ne pourront voter qu’en 1945. Les Communardes avaient tout perdus. Les hommes ne pouvaient accepter qu’elles deviennent leurs égales.

Communardes, Nous ne dirons rien de leurs femelles, Vents d’Ouest, 14,50 €

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