Un détournement hilarant, aux tendances surréalistes, parodiques de quelques classiques soit de la littérature, soit de personnages iconiques bien calés dans la mémoire universelle, La Plume est plus forte que l’épée est signé par B-gnet. On lui doit déjà la sœur d’Indiana Jones dans Inanna Djoun. On passe à Robin des Bois, Cyrano en T. Rex, ou au Cid qui flirte avec le suicide, Je suis Cid qu’il dit. On dirait du Desproges. Le trait est à la hauteur de l’exploit, du sacrilège joyeux. B-gnet assume le tout couleur, dessin et scénario. En un mot ne recule devant rien.
Sacré Tyrano, il est en forme avec ses bras de bébés, a un humour vorace et potache. Ça rime. Amoureux de Roxane, il refile à Christian ses poèmes pour qu’il croque la belle. Mais il a un ennemi qui va l’envoyer au siège d’Arras. Inspecteur Nottingham est un fin limier au temps du Prince Jean. Qui a tué le cerf royal ? Robin bien sûr dont il fait le portrait robot avec talent mais dérapage de ses limiers serfs. Qui sera vainqueur ? A l’auberge du Silver Spoon, Long John Silver assure ses recettes de malandrins. Mutinerie avant à bord de son galion mais Jim Hawkins est là, un peu niais certes. La mutinerie aux morilles échoue. Dommage car Silver est un maître queue.
Ce qui est réjouissant avec B-gnet c’est sa maîtrise de l’absurde qui ferait prendre, et il y arrive, pour argent comptant sa folie douce. Un délire bien construit, en costume avec Mac Beth, Robin des Tours (on ne mélange pas), Chimène qui la ramène et le tome II de Richard III. Il ose et dispose, avec un humour singulier inégalé en la matière. On pense quand même qu’il a été marqué enfant par Errol Flynn.
La Plume est plus forte que l’épée, Fluide Glacial, 13,90 €
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