La Dernière ombre, ultime vision

Les combats n’en finissent pas entre Russes et Allemands. La Première Guerre mondiale non plus. Un groupe de soldats et de civils va s’abriter dans la demeure d’une riche aristocrate. Elle y cache déjà des enfants. Une ombre semble plane sur ses survivants en sursis. Un diptyque de Denis-Pierre Filippi (Spirou Fondation Z) et Gaspard Yvan au dessin qui s’élance sur des pistes où le part de fantastique colle au réel et apporte une vision à la fois classique car déjà évoquée mais, cette fois, avec une vraie finesse. L’action, les rapports humains sont le nerf de cette aventure glacée et glaçante qui aurait pu avoir n’importe quel conflit pour cadre.

La Dernière ombre

Un avion allemand mitraille un groupe de soldats, blesse, tue. Le Doc médecin qui les accompagne ne peut rien faire. Svoga ex-capitaine de l’armée tsariste mène sa troupe malgré un lieutenant incompétent. Le Doc a avec lui ses filles, Natalia et Irina. Il faut faire une pause et non loin de là il y a une riche demeure mais quelques déserteurs ouvrent le feu de l’intérieur. De nouveaux morts et des combats sous les yeux d’enfants cachés dans les combles. Mais les soldats russes peuvent se réfugier dans le château où les accueille une jeune baronne et son mari qui a perdu la raison. La révolution bolchevik ajoute aux tensions pendant le diner qui réunit tous les survivants.

La Dernière ombre

Très vite avec Natalia et sa sœur qui rejoignent les enfants cachés on passe dans un registre très proche soit de Peter Pan face à Crochet ou du Labyrinthe de Pan. La baronne est proche de Wendy. La Dernière ombre quand on est touché sur le champ de bataille, un curieux fantôme, autant de réponses qui seront données dans le tome 2 à l’intrigue de ce récit très dense, dramatiquement intense, bouleversant aussi par les choix qu’imposent une possible survie. On a apprécié Yvan pour ce premier album comme dessinateur qui montre un réel talent.

La Dernière ombre, Tome 1, Vents d’Ouest, 13,90 €

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