Rodolphe persiste et signe, bien. Avec Le baron Fou prévu en deux tomes, après Centaurus avec Léo ou Robert Sax, il ajoute cette fois à son palmarès une histoire d’amour et de feu qui a pour cadre la lutte entre Blancs et Rouges après la révolution bolchévique en Russie. Une jeune femme médecin et un baron dont le modèle est Gengis Khan vont voir leurs routes se croiser en pleine tourmente. C’est Michel Faure qui a dessiné avec tout le talent qu’on lui connaît, son amour des grandes et belles fresques, des personnages à gueule, cette chevauchée fantastique sur la neige glacée de Mongolie.
Il y a un souffle épique, c’est vrai, dans ce Baron Fou qui n’est pas sans rappeler pour le cadre et les moyens décrits un certain Corto Maltese en Sibérie. La comparaison s’arrête là. Car le baron fou ou sanglant, noir, c’est selon, a vraiment existé. Son rêve d’empire aussi qui arrangeait bien les puissances occidentales face aux Rouges bolchéviques. Rodolphe remet les choses en place et lui donne à juste titre une part d’humanité plus conforme au personnage même si, dans le contexte de l’époque, la cruauté et le jusqu’au boutisme était de mise. Il est magistralement dessiné par Michel Faure qui le fait vivre au bout de son crayon avec une rare présence.
Le Baron Fou, Tome 1, Glénat, 13,90 €
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