Deux titres mis de côte pour mieux les traiter ensemble car sur le fond assez proches. De l’amour, de la passion très anglo-saxonne, de la gloire au moins sentimentale, Disgrâce premier titre associé au second Orgueil et préjugés adapté du célèbre roman vont faire couler des larmes mais au moins on y parle de beaux sentiments avec des héroïnes émouvantes bien que dignes d’une époque plutôt misogyne. On ne réécrit pas toutefois l’Histoire.
Disgrâce de Sarah Vaughn, Sarah Winifred Searle et Niki Smith c’est chez Rue de Sèvres. Origine US et ça se voit. Des âmes pécheresses au nom de l’amour indocile et volage, une courte préface qui donne le ton. Mariage mais pas dans la joie. Fin du XIXe, Achille de Davener tire la gueule, joueur invétéré. Catherine c’est la mariée que félicite Constance et à qui Mary fait des reproches de ne pas avoir épousé le beau brun par amour. Elle est riche Catherine et elle fait une fin comme on dit. Davener a hérité d’un manoir et ils y partent en voyage de noces. Pas un mot, arrivée au manoir qui part en ruines malgré un bon nombre de domestiques dirigés par tante Beth. Sans oublier Gemma belle-sœur pas réjouie par ce mariage car en plus la famille a été touchée par de multiples deuils. Pas la joie et on commence les combats verbaux à fleurets mouchetés. Car la belle Catherine a quelques reproches à se faire avec un passé amoureux mouvementé. Un ouvrage très écrit, un soupçon d’érotisme, sur ce mariage de raison qui pourrait bien tourner en grand amour sait-on jamais. Une ligne claire, épurée qui part parfois un peu en vrille et une romance pas vraiment désagréable à suivre.
Disgrâce, Éditions Rue de Sèvres, 20 €
Orgueil et préjugés d’après l’œuvre maîtresse de la très célèbre romancière Jane Austen est signé par Claudia Kühn et Tara Spruit au dessin chez Jungle. Un petit côté Filles du docteur March à l’anglaise. Là aussi la courte préface n’est pas piquée des vers. C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier. Tout commence au printemps chez les Bennet dont les cinq filles sont en âge de se marier. 1813, près de Londres et les affaires reprennent pour la jeune Netherfiled à la grande joie de sa mère. On fait salon et on prépare le bal qui devrait attirer des soupirants dont Mr Bingley. Les pauvres enfants n’ont rien à se mettre mais au bal elles sont resplendissantes. Lizzy sait qu’elle doit épouser un homme riche même laid ou idiot Arrive le beau Bingley, son copain qui tire la tronche MrDarcy et Caroline Bingley la sœur. sauf que c’est Darcy qui fait bonne impression. On se présente et on prend ses marques. Lizzy la première qui flashe un brin sur Darcy qui lui la trouve pas géniale. Je t’aime moi non plus, mais avec un vrai humour soigné et fin, des rebondissements imprévus. Les textes sont eux-aussi parfaitement écrits, riches et c’est vrai que Jane Austen était un très grande romancière. On est là dans une œuvre romanesque qui a défié les siècles et son adaptation en BD (après celle de Soleil et plusieurs au grand écran) est une réussite. Très bon dessin, découpage et couleurs.
Orgueil et préjugés, Éditions Jungle Romance graphique, 16,95 €
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