Sourire 58, Atomium, espions et séduction

L’Atomium, c’est un peu comme la Tour Eiffel. Bruxelles et la Belgique sans l’Atomium, c’est Paris sans l’œuvre de Monsieur Eiffel qui aurait dû être détruite à la fin de l’exposition universelle de 1889. 60 ans que l’Atomium existe, symbole d’une autre exposition, celle de 1958. C’est la BD qui fête l’évènement. Dans Sourire 58, l’espionnage vient à la rencontre de l’Histoire et de l’actualité de l’époque. Un album d’une très belle ligne claire sous la plume de Baudouin Deville et un scénario de Patrick Weber, de jolies héroïnes, l’Est et l’Ouest qui s’affrontent en pleine guerre froide, une reconstitution minutieuse, des décors peaufinés, ce Sourire 58 marque à merveille cet anniversaire car pour ceux qui étaient enfants en 1958, l’Atomium reste un souvenir visuel incontournable repris à la Une de Spirou et dans Tintin, sans oublier un modèle en chocolat qu’un certain Gaston avait fabriqué. Retour à Sourire 58, une aventure mouvementée et pleine de charme, et de manigances, de manipulations et de rebondissements.

Sourire 58 On recrute ferme à Bruxelles celles qui seront les hôtesses de l’exposition universelle de 1958 dont l’Atomium est la vedette. Un ouvrier sur la chantier est assassiné. Kathleen, après une sélection rigoureuse, est choisie avec son amie Monique. Elle va guider Annie Cordy mais être la victime d’un vol à l’arrachée de son sac. Mais Jean-Marc qui travaille au pavillon belge s’interpose. Un petit air de Cary Grant, Kathleen est charmé. C’est pourtant le début de ses ennuis. Le roi Baudouin inaugure l’exposition le 17 avril 1958. Kathleen présente Amber l’Américain au père Matteo journaliste au Vatican. Se joint à eux le Soviétique Nicolas Soukine et tous les pions sont sur l’échiquier. Amber s’est fait voler sa sacoche et accuse Jean-Marc qui a une attitude pour le moins ambigüe. Kathleen fouille son appartement mais se fait prendre sans que pour autant Jean-Marc se plaigne à sa patronne. Chargée de veiller sur un Christ sculpté la charmante Kathleen se fait piéger et l’objet est volée. Cette fois c’est la police belge qui s’intéresse à elle.

Une belle ambiance des polars et films à la OSS 117 ou Coplan des années cinquante. Kathleen est une jolie jeune femme pleine de ressources, un brin sentimentale mais qui va savoir se tirer du mauvais pas dans lequel on l’a embarquée. Suspense oblige, il faut découvrir la suite de cette aventure dans ce Sourire 58, celui que devait afficher en toute circonstance les hôtesses de l’exposition. Un excellent et précis dossier didactique, Souvenirs d’Expo, termine l’album qui est l’officiel de ce soixantième anniversaire. On le doit certes aux auteurs qui ont fait un superbe travail éditorial et graphique mais aussi aux éditions Anspach. On retiendra aussi une exposition des planches originales à la Galerie Champaka à Bruxelles du 13 avril au 5 mai prochain.

Sourire 58, Éditions Anspach, 14, 50 €

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