Robespierre et Clemenceau, des tribuns de caractère

On ne peut pas dire que les deux font la paire. Hormis peut-être sur un point, leur don de tribun capable du perchoir de l’assemblée de faire basculer députés ou autres élus. Robespierre et Clemenceau sont les deux nouveaux titres qui s’ajoutent à la collection Ils ont fait l’Histoire chez Glénat-Fayard. Deux tempéraments, le premier, autoritaire, froid, jusqu’au boutiste qui fera régner la Terreur et mourra sur l’échafaud, le second radical, tout autant politique et décidé mais qui sera l’un des grands vainqueurs de 1918. Deux hommes qui, quelque soit le sentiment que l’on éprouve pour eux, sont de ceux qui ont fait la France et ne laissent pas indifférents. 

RobespierreUn opportuniste Robespierre ? Peut-être. Il est élu député du Tiers État. La Révolution est en marche et il va prendre le train qui le mènera à sa tête. Il s’impose rapidement, n’aime pas La Fayette et quand Louis XVI tente de fuir il le qualifie de traître, un premier pas vers le procès et la mort. Un extrémiste Robespierre ? D’une certaine façon tout en combattant la violence mais en la justifiant aussi. Il sait se placer, séduire le peuple mais Danton s’en méfie. Il n’a pas tort. Robespierre parle et détruit, n’écrit pas. Marat, Desmoulins, ils sont sans états d’âme et iront au bout d’une certaine forme de folie révolutionnaire. Sauver la République sera son leitmotiv. Plus controversé que Robespierre, difficile à trouver. Il mourra à son tour sur l’échafaud. Mathieu Gabella et Hervé Leuwers ont travaillé le sujet et en donne une vision claire et complète. Roberto Meli est au dessin de portrait d’un homme torturé mais au moins franc avec lui-même.

Robespierre, Glénat-Fayard, 14,50 €

ClemenceauClemenceau se souviendra toute sa vie d’avoir vu son père arrêté pour suspicion de complot contre Napoléon III. Curieusement le père avait une affection certaine pour Robespierre qu’il considérait comme ayant été trahi par des lâches. Clemenceau est un défenseur des politiques opprimés. Pendant la Commune il sera aux côtés de Blanqui. Médecin, député radical il défendra Dreyfus. La mort de Zola le touchera profondément. Il sera aussi ministre de l’intérieur et en 1906 président du conseil. Il n’aura pas non plus de regret de mâter des révoltes ouvrières ou celle des viticulteurs du midi. Un pragmatique cet ami intime de Monet. En 1914 il se serait bien chef du gouvernement. Il attendra 1917 et sera considéré comme le père de la victoire. Jean Garrigues et Renaud Dely se sont emparés de la vie de Clemenceau. Christophe Regnault a signé le dessin pour restituer le parcours de cet indomptable républicain.

Clemenceau, Glénat-Fayard, 14,50 €

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