Une Turquie qui a été le leader de la laïcité, du droit des femmes, de l’indépendance nationale, de l’instruction pour tous, une Turquie libre, c’était celle de Mustafa Kemal, celle d’Atatürk. On l’a oublié aujourd’hui, même pas pudiquement. La Turquie d’Erdogan, ce n’est pas celle d’Atatürk. Dans Le Père Turc de Loulou Dédola (Jeu d’ombres) et Lelio Bonaccorso au dessin c’est à la recherche de cette Turquie non pas perdue mais séquestrée que l’on part. Avec une femme en fin de vie qui veut à tout prix que son petit-neveu de 15 ans ne succombe pas au radicalisme religieux. Un combat intelligent car basé sur la grande histoire du peuple turc et du charismatique fondateur de sa république. Sortie le 21 mars.
Avec Atatürk ce sera non seulement la fin de l’empire ottoman mais aussi une ouverture vers un monde moderne avec des avancées souvent plus précoces que dans bien des pays civilisés. Les droits de la femme en Turquie en seront un exemple. Et la laïcité un devoir. Avec Afife on a un très beau portrait de femme courageuse qui va tout sacrifier par conviction. Une résistante qui ira au bout de son combat et va le gagner. Une part certes romanesque avec un rappel nécessaire de ce qu’a été la Turquie et qui doit le revenir, un hommage aussi à celles et à ceux qui se battent pour cet objectif et dont Mustafa Kemal Atatürk reste le modèle, le père en quelque sorte, signification du titre. Un album coup de poing, nécessaire et porteur d’espoir.
Le Père Turc, À la recherche de Mustafa Kemal, Glénat, 22,50 €
Et Atatürk, le dictateur, nationaliste, raciste.. On en parle quand ?? Demandons aux Kurdes, tiens !! Arrêté avec ce genre de personnages..
De la propagande qui fait silence sur les zones d’ombre de Mustafa Kemal. Rêver que les Turcs reviennent à Kémal ? Qu’ils aient à nouveau un père ? Et pourquoi pas rêver qu’ils deviennent adultes au lieu de chercher un père ? Cette notion même de père est choquante. Dommage. Au fait, quand il a instauré le droit de vote des femmes, pendant des années la Turquie n’avait qu’un parti unique. Mais bon, un détail sans doute pour Glénat.