Rouge Sang, Hanoï au bord du gouffre

Hanoï ville à laquelle on s’attache, immuable, dans un Vietnam où s’y côtoie en parfaite cohésion culte du passé et le modernisme le plus pointu, c’est le cadre de Rouge Sang, un thriller politique et scientifique bien tourné qui rappelle aussi de récents mauvais souvenirs. Une jeune journaliste d’origine vient de France pour un reportage sans histoires qui va déraper sur un secret d’état. Benoît de Tréglodé est chercheur, spécialiste de géopolitique. Il a écrit cette histoire cadrée illustrée par Roman Gigou qui a su donner à Hanoï ses repères ancestraux et noue aussi avec une actualité grave, la guerre en Ukraine qu’ils déplacent en fait en Asie sous forme de lutte d’influence mortelle à plus d’un titre.

Rouge Sang

Line revient à Hanoï pour un reportage sur la prostitution en ligne. Sa famille est toujours au Vietnam. Elle y retrouve son ami Thang mais voit vite que les animaux ont des comportements bizarres. Cathédrale, Petit Lac, Pont Doumer, Lise est la fille de l’ambassadeur d’Ukraine qui a épousé une vietnamienne. Il pense que la situation au Vietnam est dangereuse. Il l’invite à une soirée à l’ambassade pour qu’elle retrouve ses connaissances. Premier interview avec une prostituée qui lui dit que des filles disparaissent tous les jours. Elle lui conseille de voir son patron, Quôc. A la Commission militaire centrale du Vietnam on est prêt à lancer une opération pour rendre opérationnel un programme dont les Russes ne se doutent pas. Lise a retrouvé son ami Thang fils de général. Lui aussi se demande ce qu’il se passe avec les animaux à Hanoï. A la soirée leurs pères discutent avec un puissant homme d’affaires. Une fuite semble avoir eu lieu depuis la Commission militaire.

Rouge Sang

On parle ou pas du fond du scénario ? On s’en doute un peu dès le départ mais les affrontements entre nations qui veulent s’implanter face à un Vietnam qu’on ne manipule pas facilement, sous autorité d’une armée toute puissante, sont passionnants. Les Russes en ont fait les frais. Line va être le fil rouge, creuser ses sources, remonter la piste d’une affaire d’état qui risque de ne pas l’épargner. Tout se passe en six jours et on en garde le suspens. Familles aux intérêts communs, comme souvent en Asie, mais sans états d’âme, Russes, Ukrainiens et Armée vietnamienne, Lise est aussi devenue un pion. On aurait aimé en savoir un peu plus au final sur elle. Le dessin est très séduisant, bon découpage, cadrage, trait. Un final avec des fiches des personnages principaux et un retour sur la situation politique du Vietnam face à des challengers puissants. En prime un plan d’Hanoï pour finir.

Rouge Sang, Éditions Riveneuve, 25 €

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