Et si être beau était une richesse que d’autres pouvaient piller ? C’est en quelque sorte la trame du roman de Pascal Bruckner, Les Voleurs de beauté. Philippe Thirault l’a adapté en BD sous le pinceau de Manuel Garcia. Un couple de jeunes gens va découvrir que leur jeunesse et leur physique peut être un handicap mortel. Du polar fantastique à la Oscar Wilde pour le Portrait de Dorian Gray. Mais rien de bien neuf sous le soleil de Satan.
La peur de vieillir, l’obsession de la beauté éternelle, le culte de l’apparence, il n’y a rien de bien nouveau dans cette histoire. Steiner a son factotum qu’on retrouve dans la plupart de romans d’épouvante. La machine infernale qui pompe les ondes invisibles de la beauté des jeunes femmes n’est pas elle non plus très originale. Comme non plus en fait cette mise au goût du jour du bon vieux vampirisme. Reste le chantage et le coup de théâtre final. Et encore. Donc pas de quoi révolutionner le genre. Le dessin est froid. Le roman de Bruckner avait été primé par le Renaudot. Il est toujours délicat d’adapter une œuvre littéraire dont l’attrait est dans les mots, les idées, le sens plutôt que dans d’éventuelles images réductrices qui ont du mal à s’imposer.
Les Voleurs de beauté, Glénat, 14,95 €
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