
Tout est dans le trait, fidèle ou pas. Ouverture en Pieds Nickelés, Pellos plus vrai que nature. Blake affronte Miloch et là par contre on voit que Blutch a apporté sa touche. Idem pour la reprise de la planche des Sept Boules de cristal. Hergé est bien là mais Blutch l’accompagne de près. Moins connu de nos jours Pichard et son Cirque des femmes, érotisme soft avec enchainement nu vers Alix et Iorix le Grand. Il faudrait comparer comme pour cette variation de Michel Vaillant qui surprend par ses lignes à la fois épurées et enfantines. Un bel hommage à Morris avec le poids de l’imaginaire de Blutch sur Lucky Luke dramatisé.
Gaston est devenu De Mesmaeker, ou l’inverse, osé, bien vu. Astérix et Obélix font du bateau. Fred et là aussi, cruel, mais c’est Lauzier qui est l’un des maîtres de ces pages revues par Blutch. Un extrait de La Tête dans le sac, un album mythique des années soixante-dix. Ils sont donc trente auteurs, très ou moins connus, oubliés. Blutch les a choisi en toute liberté. Il faut décrypter le mystère de ces dessins solitaires, sortis de leur contexte par la volonté créatrice d’un auteur brillant, inquiet, joueur et taquin. Un recueil qui fait date et ne peut que séduire tout en interrogeant.
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