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Vingt-décembre, l’esclavage et abolition

Avec beaucoup retard (involontaire) voici Vingt-décembre, chronique historique d’une page pas vraiment connue qui mena à l’abolition de l’esclavage à la Réunion. Dans à la fois l’incompréhension, la douleur et une vision très particulière de liberté, égalité, fraternité, 1848 sera l’année charnière et Edmond, découvreur de l’insémination artificielle de la vanille en est le fil rouge. Il va vivre toutes les étapes de cette abolition du 20 décembre 1848 qui libérera plus soixante mille esclaves sur l’île. Appollo (T’Zée, La Désolation) et Téhem au desssin (Piments zoizos) signent cette saga comme ils l’avaient fait pour Chroniques du léopard.

A 12 ans Edmond, esclave assiste à une chasse à l’homme. Il a un statut particulier à La Réunion car il a découvert comment féconder la vanille pour qu’elle donne les meilleures gousses. Ce qui va faire la fortunes des familles de planteurs blancs. On est en 1841 et il est certain qu’un jour on reconnaîtra son génie. Sept ans plus tard il est toujours esclave, ne sait pas lire ni écrire mais connait toutes les plantes de l’île. On le loue à un petit blanc qui va participer à un combat de coqs. Il est proche de Marianne qui sait qu’il y a une Révolution en France et qu’on va interdire l’esclavage. Marianne ne veut pas l’épouser. Il est ami avec Héry, un marron né d’esclaves fugitifs. Il y a aussi Roussin et Potémont des dessinateurs. On s’inquiète de l’abolition et les Blancs sont prêts à prendre les armes. Un commissaire de la République va débarquer pour officiellement abolir l’esclavage.

Colonie, petits colons, petite révolte, on parle d’indépendance. Des chroniques précises qui montrent tous les hiatus et dérapages, la fin des illusions car rien ne change vraiment. Quel destin pour Edmond ? Injustice totale et pourtant un authentique chercheur. Une fresque tragique dans laquelle on se perd un peu avec le dessin toujours juste de Téhem.

Vingt-décembre, Chroniques de l’abolition, Dargaud, 21,50 €

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