La Désolation, retour aux sources

Le Marion Dufresne, les Kerguelen, un voyage théoriquement sans problèmes, la banalité de ces chercheurs qui vont passer des mois dans une base française, Port-aux-Français. Il en rêvait Évariste dans sa Réunion natale. Et il a craqué. Il a embarqué. La Désolation d’Appollo (Chroniques du Léopard) et Christophe Gaultier (Philby) au dessin est une balade en forme de drame imprévisible, une fable qui pourrait bien, sait-on jamais, être tentante pour quelques purs et durs d’une écologie sauvage sans concession. Retrouver l’état primal et le protéger. On est glacé et même mal à l’aise mais interpellé au minimum.

La Désolation

Évariste, qui vit mal une rupture amoureuse, est à bord du Marion Dufresne qui prend pour ses campagnes des passagers payants. Direction le fin fond de l’Océan Indien sud-antarctique. Vie au quotidien sans remous pour cet instituteur et confrontations diverses avec les autres passagers ou chercheurs. Pas marrant, des conférences sur les tentatives de peuplement animales qui ont souvent échouées. Arrivée à Port-aux-Français, sur l’île de la Désolation la bien nommée, ou la base norvégienne a été abandonnée. Évariste découvre les chasseurs de l’île et part avec Jonathan et un biologiste pour une mission à pied à l’extérieur de la base. Mais tout va rapidement déraper.

La Désolation

Il faut garder la part la plus importante du récit, la suite bien sûr tout ce qu’il y a de plus inattendue des aventures épiques d’Évariste. Dire si on y croit est une autre histoire et la réponse devra être apportée par les lecteurs. Un peu glauque mais après tout ce secret de la République est vraiment gros. Reste que la fiction elle est est bien menée et le dessin implacable dans sa puissance évocatrice dramatique. Une version aux Kerguelen de Délivrance mélangé à Voyage au bout de l’enfer.

La Désolation, Dargaud, 22,50 €

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