C’était mieux avant, vraiment ?

Un vrai retour en arrière, un flash-back d’autant plus fort que l’on a été témoin (dur d’y penser !) de tout ce que Soledad Bravi et Hervé Eparvier rapportent dans leur compilation très complète intitulée C’était mieux avant. Le sujet est simple. Années soixante, soixante-dix, comment vivait-t-on, que regardait-on à la TV, quels jouets, quelle nostalgie ou pas, regrets ou pas, une tranche de vie et un rapport sur une société qui vivait encore la fin des Trente Glorieuses, sans gros soucis mais cela allait venir. Soledad Bravi (Avez-vous lu ?) et Hervé Eparvier parlent d’un monde que les moins de, enfin bon, un certain âge n’ont pas connu, qui a cependant laissé de bons souvenirs parce qu’on était jeune. Pas que certes, mais au moins ceux d’une jeunesse nettement moins compliquée, plus joyeuse que celle d’aujourd’hui.

C'était mieux avant Si il fallait choisir des repères, les années soixante sont celles des Beatles, de mai 68, du poulet grillé du dimanche, du film en noir et blanc du dimanche à 17h, de Steve McQueen, de Thierry La Fronde, de San Antonio, de l’opératrice du téléphone, du Solex ou de la Mob bleue, des slows dans les boums. Au fait, oui il y avait des pauses entre les morceaux sur les disques sauf dans la collection de rythm’n blues en 30cm Formidable. Aretha Franklin, Sam et Dave, Wilson Pickett, Otis Redding (mort dans un accident d’avion), en étaient les vedettes. Plus facile de faire un bisou à sa future copine.

On n’oublie pas non plus que les femmes étaient au foyer avec leur aspirateur, leurs gosses, leur robot et les premières machines à laver. C’est 1968 qui a flanqué un grand coup de pied dans la fourmilière machiste. Les hommes ne débarrassaient pas la table et ne faisaient pas leur lit. Alors est-ce qu’on était heureux ? Plus heureux ? Plus jeune sûrement, plus insouciant, avec, au moins jusqu’à l’apparition des super-marchés, une nourriture fraiche, saine, le lait dans une bouteille en verre, les légumes de saison, pas de congelés et des gamins ou ados sans surpoids, en forme, pas affalés devant une TV. Scoubidou, Bécaud, Joe Dassin, mini K7, le charbon en galet pour le poêle, il n’y a plus que les dinosaures pour s’en souvenir comme leurs grands-parents le faisaient en leur temps. Bon, allez, la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Ou est passée la R8 Gordini, la Simca 1000 et la R16 TS du paternel ? Soledad Bravi, que l’on suit avec plaisir, et Hervé Eparvier ont fait acte de mémoire subtil, amusant, authentique mais va étonner leurs (jeunes) lecteurs branchés sur leurs 400 Bravi et leur Iphone. Ils vont nous prendre pour des survivants à parquer dans une réserve.

C’était mieux avant, Rue de Sèvres, 10,50 €

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