Interview : Griffo est allé à Venise pour retrouver Giacomo C. avant la suite de SOS Bonheur

On sent que Griffo a de l’affection pour Giacomo C. Le retour à Venise du héros scénarisé par Jean Dufaux qu’il dessine est une sorte de retour aux sources. Quinze ans après Griffo a repris ses crayons et Giacomo le chemin de la Sérénissime. Un retour qui s’impose comme l’un des meilleurs rendez-vous de cette fin d’année. L’album sort le 18 octobre. Griffo maîtrise son dessin, lui a donné tout son talent, avec passion. Pour ligneclaire.info Griffo est revenu sur la génèse de cette reprise. Propos recueillis par Jean-Laurent TRUC

Griffo
Griffo. Photo Rama ®

Griffo, vous avez arrêté Giacomo C. il y a quinze ans. Pourquoi ?

Quinze ans sur une série, il y avait un peu de lassitude, celle d’un un vieux couple mais notre amour pour Venise et pour le personnage, plus Jacques Glénat qui a appuyé ce retour, nous sommes repartis pour cette reprise. On a cédé à notre envie de relancer l’aventure Giacomo. C’est un nouveau début pour nous et pour Giacomo. Il a passé cinq ans en Grèce, en Turquie et il revient dans une mission d’espionnage.

On n’en saura pas plus sur ces cinq ans ?

Non. Je viens de recevoir le tome 2. C’est une intrigue politique et personnelle. Giacomo est en bagarre avec les autorités et il a un nouvel ennemi mortel.

Il a un rôle ambigu et va payer son retour.

Il détient une information qui est sa sauvegarde et son ticket de retour à Venise. C’est effectivement ambigu parce que ses anciens amis vont le prendre pour un traître.

Il n’a pas vieilli Giacomo. Vous avez éprouvé quels sentiments pour ses retrouvailles ?

Du plaisir. Des retrouvailles avec Venise aussi. Giacomo c’est comme un vieil ami vingt ans après, un peu perdu de vue avec lequel on reprend sa vie comme si de rien n’était. Je suis allé pour l’occasion pour première fois de ma vie à Venise et ça a augmenté mon envie de continuer.

Giacomo C. Il y a des personnages qui reviennent avec lui.

Le chevalier et Parmeno, complice incomparable. J’ignore dans quel sens Jean va diriger le scénario. C’est une renaissance pour Giacomo mais Jean détient les clés des personnages. L’Amiral qui le piste fait partie de la même famille politique que San Vere, ennemi disparu. Giacomo est pris entre son ennemi le pouvoir et les petites gens qui sont ses amis. Je découvre l’histoire au fur et à mesure mais j’ai à chaque fois un album complet pour ne pas avoir de problèmes de dessins de personnages.

Vous pensez aller plus loin dans la série ?

Cela dépendra des lecteurs. Pourquoi pas ? Il y a de ma part une évolution graphique forte entre le premier tome et le dernier. La différence peut être choquante pour certains lecteurs qui découvrent ce nouvel album. Les anciens albums vont être réédités. On verra bien. J’adapte mon graphisme au scénario et à l’ambiance. Avec Dickens et Dickens, ou avec Valérie Mangin et le Balzac j’ai pris le goût du XIXe siècle. Pour l’époque victorienne, Dickens est le personnage idéal comme Giacomo pour le XVIIIe à Venise.

Vous avez aussi signé un album sur Jérôme Bosch, le peintre.

Mon premier scénario et une bonne expérience mais il y avait trop de différences entre le contenu des différents albums de la collection.

Hormis Giacomo, des projets ?

Oui, avec Desberg on sort deux nouveaux tomes de SOS Bonheur à la fin de l’année. J’avais demandé à Jean Van Hamme une suite, il m’a dit qu’il n’avait pas l’énergie. Desberg était le bon scénariste pour la relève. J’ai aussi un projet avec Rodolphe sur Edgar Allan Poe à New York et encore avec Desberg, un voyage dans le temps époque victorienne, un de mes rêves d’enfant.

Giacomo C. Retour à Venise, T1, Glénat, 14,50 €

Retour à Venise

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