Le décès de Philippe Delaby dessinateur de Murena et des Complaintes des landes perdues

On ne pouvait plus mal ouvrir le 41e festival d’Angoulême. Philippe Delaby est décédé hier mardi 28 janvier à 53 ans. Philippe Delaby est un auteur très important du 9e art. Son travail sur Murena a redonné ses lettres de noblesse au péplum sur un scénario de Jean Dufaux.

Philippe Delaby
Philippe Delaby. Photo Catherine Lambermont – Dargaud ©

La première fois que nous avions rencontré Delaby c’était pour le tome un de Murena à Angoulême. Très calme il était pourtant mécontent des couleurs de la couverture à tel point que l’album a eu un second tirage. Garçon subtil, très professionnel, perfectionniste et d’un abord très amical, Delaby n’avait pas la grosse tête. Il défendait son travail toujours précis,qui lui a valu de faire de Murena l’un des poids lourds de ces dernières années. On s’est attaché à ce Murena ami de Néron puis ennemi avec lequel on a revisité l’Histoire de Rome. Grande et petite histoire, Delaby savait convaincre, parler de son art avec passion. A Vaison-la-Romaine il était venu avec Jean Dufaux. Murena était lancé.

On l’avait à nouveau rencontré. Delaby avait toujours la modestie des grands, l’homme était attachant. Murena est devenu une référence pour les amoureux de Rome. Philippe Delaby va beaucoup manquer à sa famille bien sûr, ses amis,mais aussi à la BD qu’il aurait du encore longtemps enrichir de son grand talent.

JLT

Voici la biographie de Philippe Delaby rédigée par Dargaud :

Né à Tournai (Belgique) en 1961, Philippe Delaby possède des talents innés de dessinateur. C’est à l’âge de 8 ans cependant, après avoir reçu de son père son tout premier album, que naît sa passion pour la BD. À 14 ans, il entre à l’académie des Beaux-Arts de sa ville natale, où il développe et perfectionne ses dons. Fasciné par Ingres et les maîtres flamands, il y apprend non seulement le dessin,mais aussi la peinture à l’huile. Son attirance pour la bande dessinée prend néanmoins le dessus et, à 18 ans, il est le lauréat d’un concours pour jeunes dessinateurs qui lui ouvre les pages du journal Tintin. Pour l’hebdomadaire des 7 à 77 ans devenu Hello Bédé, il met en images, sur des scénarios d’Y. Duval, Arthur au royaume de l’Impossible et Richard Cœur de Lion, deux épopées qui lui vaudront le prix Clio au Salon de l’Histoire à Paris en 1993. La même année, il met en images Bran, un récit écrit par J.-L. Vernal, qui raconte l’histoire d’un jeune Gaulois. En 1994, avec le romancier L. Delisse, il publie au Lombard L’Étoile polaire, un thriller fantastique médiéval.

En 1997, encouragé par le scénariste Jean Dufaux, il ressuscite de façon magistrale la Rome impériale de Néron dans Murena, péplum édité par Dargaud et primé dans plusieurs festivals. Le succès grandissant, Philippe Delaby accepte de s’évader dans la Complainte des landes perdues, monde fantastique imaginé par son compère Jean Dufaux et par Grzegorz Rosinski.

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