La Bête T2, Zidrou et Frank Pé baptisent le Marsupilami

Il est toujours perdu loin de sa Palombie natale la Bête à longue queue dont Zidrou et Frank Pé poursuivent les aventures urbaines et amicales, sentimentales dans un gros tome 2 de 208 pages bien présenté. On en avait dit que c’était un grand moment de BD, osé certes, mais qui donnait un souffle nouveau au Marsupilami pas encore baptisé pour ces péripéties mouvementées dans une Belgique des années 50 qui a du mal à se remettre de la guerre. On dira aussi que Zidrou a travaillé sur un scénario très classique sans vraies surprises et que Frank Pé apporte par son dessin, l’humanité de son trait, le découpage et la mise en page toute la force nécessaire à La Bête pour en faire une BD d’exception. Toujours un gentil instit, une jolie maman qui eu des soucis pileux à la Libération pour un faible face aux uniformes dont celui désormais d’un gendarme wallon, un cheval alcoolique, de l’humour tendre et une belle bandes de gamins au grand cœur.

La Bête

Le professeur Sneutvelmans roi de la cryptozoologie est sûr que la bête est un Cola-Cola, animal mythique. Aidé par Bora le vétérinaire à qui il fait entendre le très rare chant du pipit à gorge profonde, il veut à tout prix le récupérer pour connaître enfin la gloire. A l’école on ne parle que de la bestiole et de Van le Boche mais Fut-Fut n’accepte pas que son copain Quick parle avec ironie de la déportation car son père résistant n’en n’est pas revenu. Boniface l’instituteur est laxiste pour la durée des récréations alors que la neige se met à tomber. Franz est triste depuis que son amie la bête a été mise en cage pour l’enfermer dans un zoo. Il n’a même pas ouvert son Tintin. Et veut retrouver son père, un soldat allemand. A la fourrière les gardiens n’ont pas d’état d’âmes. Mais la révolte gronde parmi les animaux. Alain dit Fut-Fut a lui aussi des regrets pour ne pas avoir été gentil avec Franz et son lange staart, longue queue. Boniface invite la maman de Franz à déjeuner. Le professeur et Bora le vétérinaire se mettent en chasse.

La Bête

On sait bien que tout cela finira bien, que les différentes histoires vont se rejoindre avec quelques légers rebondissements, des clins d’œil, La Belle et le Clochard, Le Temple du soleil en vitrine, Seccottine, des retrouvailles où l’amitié sera reine. Boniface a un petit air de Franquin. Humour, bonne humeur et un canasson amateur de bière, une balade dans Bruxelles enneigée, de très belles images pleines de vie. Bon tout le monde il est, tout le monde il gentil comme disait Jean Yanne. Tant mieux, ça fait du bien. Une réussite avec un lexique en fin d’album pour traduire les expressions bruxelloises utilisées par Zidrou dans les dialogues.

La Bête, Tome 2, Dupuis, 35 €

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Un commentaire

  1. Magnifique rendu de la ville de Bruxelles dans les années 50. Une histoire émouvante parsemée d’humour, de bons sentiments, qui se termine bien et annonce une suite des aventures du marsu version Frank-Zidrou.

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