Stratus, Tracnar et Faribol, que d’eau, que d’eau

Tracnar et Faribol sont de retour, les deux abominables mais sympas lurons capables du pire mais avec un humour à la serpe. Ce sont des petits truands pas très doués, compères de Villon ou Rabelais visités en partie par Calvo qu’on avait beaucoup aimé dans le premier tome. Ils reviennent pour faire le beau temps après la pluie dans un tome 2. Une histoire complète où la magie joue son rôle mais en douceur, finesse. On est plus dans une balade, un conte mouvementée qui dépote, où ils se plantent souvent les deux zozos. Stratus, c’est le titre qu’a donné le très doué et poétique Benoît du Peloux à ces nouvelles aventures animalières où la pluie ne fait pas le beau temps. Ou le contraire, c’est selon.

Tracnar et Faribol

Quand il pleut (un peu, normal quoi) le paysan est content. Le déluge qui noie la moisson, là il s’agace vivement le bouseux. C’est la bombe qui détraque tout, les éoliennes. Ah non ça n’existait pas. En fait c’est un piaf tout bleu qui sème la pagaille. Stratus est un oiseau magique que possède le roi très dépressif du coin. Quand il chante il pleut si besoin, ou fait sortir le soleil si son patron va se balader. Mais il a la magie détraquée le Stratus, il fait la gueule. Faut trouver une solution car l’eau qui noie tout ça commence à bien faire. Versatil assistant du magicien royal a une solution. Le piaf pour guérir doit manger une graine d’origolmoravignole. Une rareté et il n’en reste qu’une qu’on a paumée plus ou moins. Et la plante ne pousse que dans un coin pourri, mystérieux à Epericolo (e pericoloso sporgersi pour ceux qui ont voyagé SNCF autrefois). Et qui c’est qui va s’y coller ? Les deux larrons, bien sûr, Tracnar et Faribol.

On passe sur les magouilles diverses, les coups fourrés, le calife tigre, Atakétu, qui veut la peau du roi lion (classique), une galerie de portraits réjouissants, des péripéties joyeuses, un trait aux détails peaufinés, des dialogues rigolos. Tracnar et Faribol vont avoir des tracas avec un crocodile style Crochet quant à l’oiseau bleu il pourrait bien en avoir ras les plumes. Faut voir mais on y prend vraiment goût aux déboires inattendus des deux copains. Benoit Du Peloux excelle, innove dans un genre pas simple du tout.

Tracnar et Faribol, Tome 2, Stratus, Bamboo Édition, 14,90 €

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