Deux Sœurs, je t’aime alors dis-le

Je t’aime moi non plus, un classique familial entre frères et sœurs. Isabelle Sivan au scénario et Bruno Duhamel au dessin (Ils ont fait Le Voyage d’Abel) ont choisi l’option Deux sœurs qui n’ont à priori qu’une seule chose en partage, leur maison coupée en parts égales. Sauf que Lise Dutilleul et Camille Dutilleul c’est comme l’eau et le feu puissance dix. Combats de tranchées dont le seul vrai témoin est un chat jusqu’au jour où il va falloir peut-être arrêter les frais. Une histoire pas si singulière que l’on suit avec curiosité, en rattachant parfois à son propre cas les heurs et malheurs des deux sœurettes un brin bornée mais sympathiques car sur le fond elles s’aiment mais sont incapables de se le dire.

Deux Sœurs

Lise est branchée, cheveux courts et reine de la Bourse, médite. Camille est déjantée, musicienne, écolo, baba-cool. Elle partage un pavillon dont l’escalier central intérieur est coupé par un mur, 50-50. Pas la même déco, ni culture et c’est la guerre ouverte avec tonte de gazon quand Camille joue. Lise avait rêvé de devenir une reine du foot et a fini financière. Pour sa sœur l’argent c’est louche. Pas question pour Lise de ressembler à sa grande sœur quand arrive deux lettres recommandées. Le propriétaire veut vendre la maison qu’il leur loue. Mais elles sont prioritaires si elles peuvent l’acheter 700 000 euros. Une paille et les compteurs tournent dans la tête des deux sœurs qui ont un chat en commun, Néfertiti.

Deux Sœurs

Les grandes manœuvres commencent face à un proprio pas très sympa. Et les sisters ne se voient pas ne plus vivre ensemble. Un brin maso. La maison c’est la famille, le nid. Le duo va avoir quelques comptes à régler, découvrir des évidences sur un découpage clair et efficace, qui fait progresser action et sentiments. Nouvelle vie contrainte et forcée, émotion, tendresse inavouable, retour sur l’enfance, on a tous des petits cadavres dans nos placards de gamins. Souriant et un peu triste, Deux Sœurs est une comédie de mœurs sentimentale en diable sur un dessin qui est très bien choisi.

Deux Sœurs, Grand Angle, 16,90 €

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