Tuez De Gaulle T2, de justesse pour la Grande Zorah

On l’a vu dans le tome 1. Au tout début des années soixante, après le putsch des généraux et l’indépendance de l’Algérie que la France quitte en 1962, De Gaulle est devenu la cible potentielle d’organisations comme l’OAS, organisation de l’armée secrète. Les tentatives d’attentats vont se multiplier. Celle du Petit Clamart a failli réussir. Avec Tuez de Gaulle on revient sur une époque où la France est sur la corde raide même si économiquement tout est au beau fixe. Depuis 1958, De Gaulle pour prendre puis garder le pouvoir a joué sur tous les tableaux avec entre autres son très ambigu « Je vous ai compris » à Alger pris par les uns comme une promesse de garder l’Algérie à la France, une fidélité à l’armée, par d’autres pour une future indépendance ou au moins de se tirer d’un guêpier ingérable. Assassiner le Grand Charles ou Grande Zorah, son surnom, ou au moins d’essayer n’était pas gagné d’avance alors qu’à l’époque la protection des chefs d’état n’était pas ce que l’on connait aujourd’hui. La preuve avec la mort de Kennedy à Dallas en novembre 1963. On retrouve Simon Treins au scénario sur des bases authentiques. Dommage que ce tome 2 n’ait pas de cahier final car le Petit Clamart a eu aussi des oublis très politiques pour ses commanditaires et sa victime expiatoire. Le dessin de Munch est net, réaliste et clair, au trait expressif sans surcharge inutile et fait adhérer le lecteur.

Tuez De Gaulle

Août 1962, Paris, réunion pour déterminer quel sera le prochain attentat contre De Gaulle. De La Tocnaye prépare l’opération Charlotte Corday avec une dizaines d’anciens militaires ou membres de l’OAS. Plus loin Bichon rencontre le Docteur auquel il assure que Bastien-Thiry est prêt surtout après l’échec de Pont sur Seine. De Gaulle prend l’avion à Saint-Dizier avec sa femme. C’est parti mais dans une certaine confusion et raté. On tire des ficelles en coulisse entre USA et services français. Les Américains ont informé que le patron du complot était le Grand O. Constantin Melnik travaille auprès de Michel Debré. Un coup d’état aurait pu avoir lieu en 1954. Il se rapproche du commissaire Marques à qui il rappelle le jeu trouble des USA. Melnik est sûr qu’un autre attentat se prépare. De Gaulle qui a refusé de prendre un hélicoptère part pour Colombey, une course poursuite s’engage dans Paris.

Tuez De Gaulle

Tout en détail l’attentat du Petit-Clamart qui a échoué de peu. De Gaulle ne pardonnera pas à Bastien-Thiry, chef du commando d’avoir failli tuer sa femme. Bastien-Thiry sera fusillé. L’enquête sera rapide, un des hommes de Thiry arrêté parlera et aucune procédure d’ex-filtration n’avait été prévue. Thiry ne niera pas. Mais le docteur passera pas par hasard entre les mailles du filet. Non seulement des fanatiques mais des dingues comme le dit Marques, les conjurés avaient prévu d’autres tentatives déjantées dont une au canon. Une page d’Histoire un peu lointaine mais qu’il est bon de faire revivre. Le risque d’un attentat contre un chef d’état n’est jamais à exclure.

Tuez De Gaulle, Tome 2, Delcourt, 15,50 €

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