C’était le temps de la décolonisation. La France s’accrochait comme elle pouvait et par tous les moyens à ses colonies Maroc, Algérie et Tunisie. Au Maroc on est au début des années cinquante sous un régime de protectorat qui s’éteindra en 1956 mais aura été combattu très ouvertement par les autorités françaises et la population d’origine métropolitaine. C’est dans ce contexte que se déroule la BD de Julie Ricossé, Morocco Jazz. Un petite chanteuse de club se retrouve confrontée à des luttes qui la dépassent. Par amitié, Louise est embarquée dans une aventure violente et sans issue. Un dessin aquarellé qui a beaucoup de charme.
Trois destins dont l’amitié est le lien. Camille la battante, Louise la résignée et Sybil qui finit par amour par se rebeller contre son monde. Toutes les tensions d’une époque peu connue contrairement à la guerre d’Algérie sont au rendez-vous. Le Maroc n’a pas eu une indépendance si tranquille car terre aussi de conflits entre le Maroc et la France. Il y a les extrémistes des deux bords et le gentil naïf Claude appelé du contingent. Et puis ceux qui subissent ou ferment les yeux. Camille est celle qui a le plus de charisme et on découvrira à la fin un dernier voile qui se lève en partie sur un des mystères de cette histoire. Une saga de Julie Ricosssé qui suscite émotion et un retour intéressant sur un passé historique.
Morocco Jazz, Vents d’Ouest, 19,50 €
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