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Vague d’amour, les délicates chroniques de François Ravard

Didier, la cinquième roue du tracteur, avec Rabaté, un petit modèle de tendresse, l’émouvant Clichés de Bosnie, Mort aux vaches, Les Mystères de la République, François Ravard a de belles références en BD réaliste. Mais c’est aussi un merveilleux croqueur de vie, de clins d’œil souriants, décalés, plein d’humour que Pas un jour sans soleil a mis en lumière. Des dessins sur une page, une légende et tout est dit par cet amoureux de sa Bretagne bien qu’il soit normand. Ravard est un illustrateur de haut vol, capable de saisir aussi bien les frémissements d’une mouette rieuse qu’un d’un touriste aux airs de flamant rose. Avec Vague d’amour, François Ravard a enrichi sa palette d’un album qui se déguste en douceur, avec passion et se parcourt le sourire aux lèvres.

Souvenirs d’enfance chez mamy ou un matou qui, toujours avec vue sur la mer, se prépare à un coup pendable, un premier plongeon sous haute sécurité où une course étincelante, les falaises de Dinar où habite Ravard, le chemin des douaniers arpenté maintes fois que l’on reconnait parfaitement, les aquarelles s’enchainent et se mettent au ton des saisons. On est proche de Saint-Malo, des phares et des navigateurs de tout poil auxquels Ravard promet des destins variés. Couple équilibré au bord de l’eau, nostalgie et chagrin parfois dans un reflet familier solitaire, le trait est fin et singulier, les couleurs essentielles.

On sait aussi que Ravard a repris Burma, Nestor chez Casterman, mais on reste très attaché à ses chroniques délicates en une page qui sont parfois exposées en galeries. Vague d’amour est à prendre au sens propre. Comme l’écrit Aurélie Valognes dans sa préface, « ses dessins donnent à nos âmes une vague sur laquelle naviguer ». Tout est dit. L’amour avant tout.

Vague d’amour, Glénat, 15 €

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