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Souvenirs d’enfance, Le Temps des amours, la belle et Pagnol

Des Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol, c’est le livre plus compliqué, et le dernier de la série, non pas à lire mais sûrement à adapter. A cela une raison simple, on n’est plus dans le seul univers familial comme dans Le Château de ma mère ou La Gloire de mon père, oncle Jules en prime et Lili des Bellons. Non, cette fois on touche à l’intime, au premier amour, aux sentiments qui marquent à vie une vie justement. Dans l’écrit de Pagnol, lu et relu, on invente, on s’imagine, on se rallie à la tristesse du jeune amoureux transi, on voit apparaître la traîtresse en herbe qui va nous plonger Marcel au plus profond du désespoir. C’est sûrement ce décalage qui dans ce Temps des amours est trop apparent, que ce soit dans le découpage, le texte ou le dessin de Morgann Tanco. Reste qu’on est quand même pris par ce jeu de dupe amoureux que Pagnol a si bien écrit et que la BD de Serge Scotto, Eric Stoffel (tous deux au scénario) retranscrit cependant.

Il a des expériences féminines limitées le jeune Marcel, une petite sœur, quelques vagues copines en mal de puberté dont une gentille mais bigle. Ce qui va lui valoir une brève déception. Il y a aussi Clémentine qui aimerait bien que Marcel se déclare et qui a la poitrine qui pointe. C’est bien connu, les garçons sont des idiots. Quand il retourne au mazet, Marcel retrouve Lili, lit Jules Verne et pendant une recherche de thym pour sa mère tombe sur un personnage bizarre, une jeune fille qui a perdu son chemin et ne veux pas qu’il la tutoie. En preux chevalier qui sait quand même reconnaître une jolie fille, Marcel la remet sur le bon chemin. Commence alors une amourette sous la tutelle de la belle qui n’a qu’une idée en tête, faire tourner Marcel en bourrique. Et le gentil innocent va être pris au piège, rencontrer madame mère qui ne veux pas entendre un gros mot. Babette sera sa reine mais il ne le sait pas encore, ni qu’elle va lui en faire baver des ronds de chapeau, la garcette. Il dansera la bamboula.

Évidemment, il n’y a pas que de l’amour et de l’eau fraîche dans ce Temps des Amours. Toute la petite famille Pagnol est réunie avec Lili quoique assez vexé que son ami Marcel le délaisse au profit d’une gourgandine qui lui joue du piano. Le plus frappé dans cette histoire, c’est le père de la belle. Acteur ringard et prétentieux, alcoolique et sans le sou mais une vraie synthèse à la Pagnol digne du Schpoutnz. Il n’ y a pas que des amours naissantes dans cet aventure. On y voit un gros serpent, des copains de classe, des heures de colle, un joueur de clairon et un Marcel qui sent venir sa vocation. Pagnol sera tout au long de sa vie un grand amoureux. En fin d’album, un dossier en dit plus.

Le Temps des amours, Collection Marcel Pagnol, Grand Angle, 18,90 €

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