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Isadora, une vie de feu avec Julie Birmant et Clément Oubrerie avant la Comédie du Livre

Une suite où un one-shot ? Les deux visions sont compatibles et en fait peu importe. Julie Birmant et Clément Oubrerie avait ouvert le bal de la vie sans pareille d’Isadora Duncan dans le tome 1 de Il était une fois dans l’Est. Avec Isadora leur nouvel album qui est sorti chez Dargaud il n’y a pas de numéro 2 sur la couverture et l’Est a disparu mais il y a du nouveau. On ne peut que se plonger avec empressement dans la suite de cette biographie romanesque. La créatrice, l’inventrice de la danse moderne, a eu une vie de feu et une fin tragique dont on parle encore. Isadora est un bel hommage, à la fois tendre, cruel, lyrique, spontané comme son héroïne, que Julie Birmant et Clément Oubrerie au dessin investissent aux côtés de la Duncan. Le brillant duo de Pablo ressuscite ce tourbillon incontrôlable. La mise en scène et le découpage ont ouvert les planches en les agrandissant. Le talent et le génie scénique d’Isadora Duncan n’en est que plus flagrant. Julie Birmant et Clément Oubrerie seront à la Comédie du Livre à Montpellier pour Sauramps le week-end du 20 et 21 mai. Ligne Claire animera une rencontre avec les deux auteurs le samedi 20 mai 2017 à 10h sur le stand des réseaux des médiathèques.

On les avait laissé dans l’avion, un coucou pour Berlin. Il a quitté sa Russie soviétique le beau poète Serge Essenine. Isadora l’a épousé. En ce début des années vingt elle a toujours la gloire mais son Boris n’est pas un facile. En Allemagne il sème la pagaille et Isadora se souvient de la mort horrible de ses deux enfants à Paris. Et de son voyage en 1899 vers l’Europe, l’Angleterre où avec les siens elle galère. Elle veut révolutionner la danse, la raison, la puissance, la mesure et la démesure, une simplicité grandiose et les pieds ancrés dans la terre. Pas folle la guêpe, Isadora réussit sa percée dans les milieux branchés londoniens. Direction Paris et rebelote. L’œuvre de Rodin l’inspire, l’envoûte et la maître lui expliquerait bien de plus près la sculpture. L’Allemagne avec la Loïe, une danseuse à voiles mais il y a erreur sur le fond. Reste qu’une étoile va naître, la Duncan. On est au début du XXe siècle et Isadora va vouloir retourner aux sources.

Julie Birmant a comme dans Il était une fois dans l’Est alterné les retours en arrière avec le beau Boris en toile de fond du récit. Des séquences étonnantes comme celle de Bayreuth avec la veuve de Wagner qui veut lui confier la direction de Tannhäuser. Elle a manqué souvent le coche Isadora mais on sent bien qu’elle s’en moque. Pas intéressée, elle vit et supportera même le mépris de Boris alcoolisé qui a vingt ans de moins qu’elle. Il l’appelle la jument. Leur voyage à New York est un échec et le puritanisme américain (Trump n’était pas né) bat tous les records de bêtise. Le clap de fin était inévitable. Il faut lire ou relire Il était une fois dans l’Est pour bien sûr apprécier sans nuances cet Isadora fragile que Julie Birmant et Clément Oubrerie au dessin inspiré ont rendu si humaine et si belle.

Isadora, Dargaud, 22,90 €

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