Les Encyclopédistes, le temps des Lumières

L’Encyclopédie aura marqué de façon indélébile la notion même de liberté en lui ouvrant de nouveaux horizons. Ouvrage révolutionnaire, et qui inspirera 89, c’est une œuvre collective des plus brillants esprits du XVIIIe siècle, de Diderot à D’Alembert. Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers il sera interdit, redouté par l’Église et la monarchie. Ce sont ses célèbres rédacteurs qui sont les héros de ce polar historique en tout point brillant, intelligent et distrayant au temps des Lumières. Les Encyclopédistes ont du souci à se faire, on les tue mais pourquoi et qui peut être le meurtrier ? José A. Pérez Ledo au scénario et Alex Orbe au dessin tracent un portrait vivifiant de ce Paris qui ne parle que de cette Encyclopédie devenue monument national, future bible de la République. On va y croiser des noms biens connus et découvrir aussi une jeune illustratrice qui va mener l’enquête.

Les Encyclopédistes A Paris, on brûle pamphlets et dessins qui aurait offensé la couronne. La jeune illustratrice dont certains dessins sont concernés travaille dans l’imprimerie de sa tante. C’est là où elle est retrouvée par un certain Denis Diderot. Il propose à Marie de travailler pour lui et ses amis qui écrivent l’Encyclopédie. Marie rejoint une réunion de travail où il y a Buffon, Hume, D’Alembert, Holbach. Voltaire est absent. Les dessins de Marie sont acceptés. En rentrant chez lui, Raynal, un des Encyclopédistes est assassiné. Une croix est peinte au dessus de son cadavre. Dans les salons parisiens on s’inquiète. La police royale enquête mais avec prudence. Diderot que n’aime pas le roi, est très proche de Mme de Pompadour.

Une progression qui mêle polar, savoir, digressions sur les mœurs politiques du temps et sur l’avenir qui s’annonce. Marie est la pierre angulaire avec Diderot de cet album bien écrit et illustré avec finesse par Orbe qui a un petit air de Bonhomme. Va-t-on réussir à effrayer les Encyclopédistes ? Qui tire les ficelles ? Un drame aussi ce polar de 126 pages au suspense efficace qu’on rapprochera du roman de Arturo Pérez-Reverte, Deux hommes de bien. L’académie espagnole envoie deux émissaires à Paris une rare édition de l’encyclopédie juste avant 1789. Un bonheur littéraire qui peut se lire après avoir savouré Les Encyclopédistes, scénarisé avec talent par un autre écrivain espagnol.

Les Encyclopédistes, Éditions Robinson, 17,95 €

Les Encyclopédistes

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