Un Putain de salopard T2, il est mal barré Max

Ils nous ont embarqué dans une sordide affaire d’enlèvement d’enfant qui a mal tourné. Et des voraces ou des abrutis, bien plus tard, qui recherchent soit leur père, soit un magot paumé. Un Putain de salopard est le bébé pas gentil, un brin tordu, de Régis Loisel au scénario et Olivier Pont au dessin. Avec le premier tome, ils avaient marqué des points, un sans faute pour cette balade mortelle en pleine jungle amazonienne où les crocos servent de benne à ordures. Au sens propre du terme et ce n’est pas fini. Mais même si on n’est pas au bout de nos surprises, on progresse dans la turpitude et surtout le rebondissement qui tue. Enfin, façon de parler. Sacré Régis, du bien carré, dodu et qui déménage car il est mal barré Max, pour retrouver son paternel.

Un Putain de salopard

Il s’est bien crashé dans la jungle, pas loin de Kalimboantao, le zinc avec une pauvre gamine et deux truands qui espéraient le gros coup. Il est pas libre Max. Il est pour l’heure dans le coltar soignée par une jeune indienne muette, Baïa. Avec en toile de fond un petit fantôme qui flotte dans l’air moite de la jungle. Au patelin le capitaine Régo, flic réglo, se rapproche au bar de Margarida de Corinne dont les copines infirmières, Christelle et Charlotte sont aux abonnées absents. Il leur apprend que Baïa a disparu depuis l’accident mortel de Carlos dans le camion où elle était avec lui et Max. Il faut prévenir sa mère un peu sorcière qui a des visions. Corinne retrouve les filles qui, elles, ont des gros soucis. Elles ont aux fesses deux malfaisants pendant que Maïa soigne Max de l’épaveprès. Ça va pas tarder à déraper sous la canopée.

Un Putain de salopard

Et puis il y a le mystère Max, qui reste quand même un benêt. Qui est son paternel ? Un bon gros suspense qui soutient ce tome 2 où toutes les pièces du puzzle se mettent presque en place. Comme Régis Loisel est un manipulateur de talent, on se doute bien qu’il a encore quelques rebondissements de taille dans son scénario. Le dessin de Olivier Pont est jubilatoire, à savoir réaliste, bien scandé par l’ambiance. Il y aussi cette petite part de fantastique qui a sa place dans cette histoire et puis le patron de la mine, Mermoz, enfin une belle palette de tristes larrons. On attend avec impatience la conclusion dès fois qu’elle soit déjantée.

Un Putain de salopard, Tome 2, O Maneta, Rue de Sèvres, 18 €

O Maneta

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