Stupor Mundi, mystification religieuse

Hannibal chassé de Bagdad a une volonté de fer et une ambition à la mesure de son projet, fixer une image sur la toile, une photo en quelque sorte mais pas n’importe laquelle. Et comme on est au XIIIe siècle c’est pas gagné. Stupor Mundi est le surnom de Frédéric II auprès duquel Hannibal, sa fille impotente et son fidèle garde du corps se réfugient contre la promesse d’un exploit qui renforcerait la puissance de l’empereur. Néjib a écrit et dessiné cet impressionnant roman graphique aux couleurs très contrastées dominées par un trait noir et dont la trame est basée sur l’un des derniers mystères de la chrétienté avec beaucoup d’idée et un sens parfait de la narration. Le classement en jeunesse reste toutefois trop limitatif.

Stupor Mundi Dans un château des Pouilles en Italie Frédéric II a rassemblé quelques grands esprits de son temps. Ils sont rejoints par Hannibal Qassim el Battouti qui pense trouver les moyens pour mener à bien une œuvre dont il a le secret. Sa femme a été tuée et depuis sa fille ne marche plus. Elle est portée par El Ghoul, esclave et protecteur, spadassin de choc. Hannibal va rapidement imposer sa loi au château malgré une certaine réticence de Gattuso le bibliothécaire. Car il y a dans la bibliothèque un ouvrage dont Hannibal a besoin pour réussir son projet qui pourrait bien révolutionner l’Église.

Un conte à la fois digne des Mille et une nuits et des romans moyenâgeux saupoudré de Jules Verne. Autant ne pas aller plus loin dans l’intrigue et ne rien dire sur cette fameuse photo dont rêve Hannibal même si, rapidement, on se doute du sujet. Trahisons, complots, philosophie religieuse et scientifique, action et des personnages hors du commun habitent ce Stupor Mundi de Néjib dans lequel on plonge pour une longue immersion sans retour.

Stupor Mundi, Gallimard, 26 €

Stupor Mundi

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