Enfances perdues, l’horreur au quotidien

Un sujet que l’on occulte souvent, même si il est aujourd’hui plus pris en compte aussi bien par la police que par la justice. Enfants battus à mort, maltraités, inceste, prédateur pédophile, Agnès Naudin est officier de police et sait de quoi elle parle. Elle a intégré la brigade territoriale de protection de la famille et a écrit plusieurs titres sur ces sujets brûlants. Pour sa première BD, elle a co-scénarisé avec Jean-Claude Bartoll Enfances perdues, premières enquêtes, que Eric Nosal a mis en images. On frémi à ces histoires vraies que va avoir à traiter la capitaine Sacha Vernet à Nanterre. Personne n’est à l’abri. Cet album bien dessiné, cadré, remet les pendules à l’heure en toute objectivité.

Enfances perdues

Elle va prendre ses fonctions au commissariat de Nanterre. Le capitaine Sacha Vernet a préféré diriger la brigade territoriale de protection de la famille au lieu de rester à la Police de l’Air et des Frontières. Elle est maman d’une petite fille, Ange. Pas facile d’être flic de terrain et mère. Sacha débarque au commissariat et est surnommée Raiponce par son équipe car elle aime écouter les gens. Première affaire, une mère qui accuse une nourrice de maltraiter son enfant alors que non loin du commissariat un type curieux tourne autour des gamins et joue au tennis de table avec eux. La plaignante répond aux questions de Sacha mais il lui faut des preuves ou d’autres témoignages. Une jeune fille se débarrasse d’un encombrant paquet dans une poubelle.

Enfances perdues

Plusieurs enquêtes vont se croiser car la capitaine et son équipe sont comme tous les policiers submergés par le boulot. Et dans ce genre d’affaire, c’est souvent un travail de fourmi, de persuasion et de détails qui permettent de conclure. On n’est pas dans un polar de fiction. Agnès Naudin raconte ce qu’elle a vécu et on ne peut qu’être à la fois soulagé en sachant que des policiers comme elle et son équipe existent, tout en étant horrifié par ce qu’ils découvrent. Sans oublier ce qui passe au travers par des silences complices ou gênés. Le dessin, clair, expressif, sans fioritures inutiles de Eric Nosal est parfait. On reconnait aussi pour la narration le coup de patte de Bartoll (Les Aventuriers du Transvaal). Un album important et très bien conçu.

Enfances perdues, Tome 1, Premières enquêtes, Collection Robinson, 19,99 €

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