On n’a pas oublié au moins le nom, celui de l’Amoco Cadiz. Le 16 mars 1978, un super tanker bourré de pétrole s’échoue sur les côtes bretonnes. On ne le sait pas encore mais ce sera la plus grande catastrophe écologique en France. Que reste-t-il aujourd’hui de ce fait divers hors normes, de cette pollution monstrueuse (il y en aura malheureusement d’autres) qui a profondément agressé, meurtri l’océan, les côtes et tous les riverains bretons ? Gwénola Morizur au scénario et Fanny Montgermont au dessin et aux couleurs racontent dans Bleu Pétrole un drame dont les images avaient envahi les écrans, touché toute la population. Noir les goélands étouffés, le sable blanc et les golfes clairs. Rien ne dit qu’un autre Amoco ne puisse venir vomir son poison. Il en passe des dizaines tous les jours dans la Manche. Georges Pernoud signe la préface. Il a été témoin à l’époque du désastre, de la marée noire et du long combat ensuite de la commune pour obtenir réparation contre les patrons du pétrolier pollueur.
A la main il va falloir ramasser le pétrole, dépolluer. Les pouvoirs publics malgré leur naturelle prétention sont dépassées. Les Bretons et des volontaires, l’armée venus de toute la France vont se battre. Léon le maire, avec un courage et une volonté rare va coordonner les efforts des communes et attaquer en justice la compagnie qui gérait l’Amoco. La Bretagne n’est pas une poubelle. Il faudra 14 ans pour obtenir réparation. Gwénola Morizur s’est largement inspiré de sa propre histoire familiale, celle de son grand-père, le maire du village. Et Bleu, la narratrice et personnage central, ressemble à sa maman. Elle y a ajouté une part de romanesque qui soutient parfaitement le propos. Une histoire de volonté, de courage, de mémoire pour se souvenir. Le dessin affirme force et douceur, espoir et solidarité. Un trait fin et souligné qui apporte son talent au récit très prenant.
Bleu Pétrole, Grand Angle, 17,90 €
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