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Marius tome 2, une partie de carte mémorable

Dans ce second tome adapté de la plus célèbre œuvre de Marcel Pagnol, Marius, il y a la mythique partie de cartes. Et inévitablement, ce sont les images et les voix du film qui envahissent l’esprit de tout fan, de Raimu à Charpin, Dullac ou Vattier, qui joue l’excellent Monsieur Brun. Marius, pièce de théâtre filmée, comme le rappelle Serge Scotto et Eric Stoffel, les scénaristes, n’est pas un film signé par Pagnol mais par Korda qui a été plus ou moins effacé de la mémoire collective. Sans oublier, comme là aussi on l’apprend pour beaucoup, que Marius a été tourné en même temps dans une version allemande et une autre suédoise, chacune avec ses propres équipes et acteurs. Mais Marius c’est avant tout une histoire d’amour, celle d’un trio où il y aura une perdante au moins provisoire. Viendront ensuite les deux autres épisodes de la trilogie, Fanny et César mais il faudra attendre un peu et commencer par se régaler, comme on dit chez nous, de cette seconde époque qui a si bien inspiré graphiquement Sébastien Morice.

Honorine, mère de Fanny, et César, père de Marius, font le point sur l’avenir de leurs enfants. D’autant que Panisse, maître voilier bien riche, épouserait bien la petite. Pas question pour César qui est persuadé que ce sera Marius. Une histoire bouclée même si il met du temps le beau brun qui avance des arguments peu convaincants pour éviter de répondre. Fanny raconte à Marius comment elle a refusé la demande de Panisse et Marius lui avoue son désir d’horizons lointains. Dans la nuit doit se décider son départ si l’un des marins ne rentre pas à bord de La Malaisie. Et pourtant il aime Fanny. Tandis qu’au bar de la Marine se joue une partie de cartes endiablée dont César, Panisse, Escartefigue et Monsieur Brun vont être les héros d’anthologie, sans oublier la Marine française bien sûr.

Aucune réticence à cette mise en images de Marius car le ton y est, les personnages ont pris leurs places, se sont démarqués des modèles au point, mais ce n’est pas difficile, voire un peu méchant, qu’on préfère la jolie Fanny de Morice à la bien gentillette Orane Demazis du film qui n’était là que par protection amoureuse. Mais bon, on ne refait pas les chefs d’œuvre car Demazis est bien meilleure une fois qu’elle a épousé Panisse, plus dans son rôle. Les couleurs sont superbes et là aussi Morice a fait très fort. Deux albums qui ont toute la poésie, l’émotion de Pagnol, une sorte de renaissance réussie et le défi était de taille. Très bon cahier en fin d’album pour replacer Marius dans son contexte d’époque parfaitement illustré.

Marius, Tome 2, Grand Angle, 14,50 €

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