Un thème maintes fois exploité, celui du dragon allié des hommes ou, dans ce cas, des femmes. Le tout dans une Europe moyenâgeuse dont la carte avec les repères des bêtes de feu, en ouverture de l’album, donne les bases nécessaires au bon suivi de l’histoire. Le Dernier Dragon est une fantaisie dramatique bien construite, très subtile, par Jean-Pierre Pécau au scénario. Il a revisité le mythe, mis en place un ordre féminin et politique qui se sert des dragons depuis la création des temps. Mais des nuages s’accumulent sur leur univers redouté et envié. Léo Pilipovic, (Jour J : Notre-Dame de Londres avec Pécau) au dessin, colle au réalisme du propos et fait s’envoler les dragons pour le meilleur de leur force majestueuse. De très bons débuts avec ce premier tome, L’œuf de jade, nerveux sur des couleurs de Thorn.
Pécau a le sens du récit rythmé, de la progression logique de l’action. Il livre ses informations avec tout ce qui permet de plonger dans l’histoire. Une belle brochette de personnages tortueux, une sorcière au pouvoir imparable et ses sœurs diaboliques, Torque le méchant, la belle Umas et Jeanne l’ingénue, sans oublier un certain Vinci qui a un faible pour la dragonite à des fins militaires, Pécau signe aussi un monde en partie poétique qui séduit, s’appuie sur la mythologie grecque. Un ensemble efficace et captivant.
Le Dernier Dragon, Tome 1, L’œuf de jade, Delcourt, 15,50 €
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