Le Dernier Dragon, nerveux et enlevé

Un thème maintes fois exploité, celui du dragon allié des hommes ou, dans ce cas, des femmes. Le tout dans une Europe moyenâgeuse dont la carte avec les repères des bêtes de feu, en ouverture de l’album, donne les bases nécessaires au bon suivi de l’histoire. Le Dernier Dragon est une fantaisie dramatique bien construite, très subtile, par Jean-Pierre Pécau au scénario. Il a revisité le mythe, mis en place un ordre féminin et politique qui se sert des dragons depuis la création des temps. Mais des nuages s’accumulent sur leur univers redouté et envié. Léo Pilipovic, (Jour J : Notre-Dame de Londres avec Pécau) au dessin, colle au réalisme du propos et fait s’envoler les dragons pour le meilleur de leur force majestueuse. De très bons débuts avec ce premier tome, L’œuf de jade, nerveux sur des couleurs de Thorn.

Le Dernier Dragon XVe siècle, un mercenaire écossais découvre où les dragons pondent. Avec un comparse qu’il va tuer, il vole deux œufs. Recueilli par des bédouins, il sait que l’œuf qu’il a gardé peut lui apporter la fortune. La légende raconte que Eve, chassée du paradis, a fait alliance avec le premier dragon, l’ange Drac. Tant que les filles d’Eve resteraient vierges, elles pourraient chevaucher les dragons pour faire régner la paix. Un ordre était né. La dragonnière Umas est envoyée en mission par le mère supérieure pour retrouver l’œuf volé. Elle sera rejoint par Stali, une autre dragonnière et son dragon. Mais des chasseurs menés par Torque et la sorcière Draga ont abattu un dragon Haret, redevenu sauvage, pour récupérer la dragonite de son cerveau, produit magique qui vaut une fortune. Il peut prolonger la vie indéfiniment. Stali a assisté à la chasse. Elle se pose, son propre dragon est tué par Torque. Désormais, elle ne peut être dragonnière. Elle est devenue une Drac. Elle rejoint malgré elle une bande de mercenaires. Pendant ce temps, Umas accompagnée de la jeune Jeanne, vole vers une maison du chapitre de l’ordre et Torque vend la dragonite au Pape en Avignon.

L’œuf de jade

Pécau a le sens du récit rythmé, de la progression logique de l’action. Il livre ses informations avec tout ce qui permet de plonger dans l’histoire. Une belle brochette de personnages tortueux, une sorcière au pouvoir imparable et ses sœurs diaboliques, Torque le méchant, la belle Umas et Jeanne l’ingénue, sans oublier un certain Vinci qui a un faible pour la dragonite à des fins militaires, Pécau signe aussi un monde en partie poétique qui séduit, s’appuie sur la mythologie grecque. Un ensemble efficace et captivant.

Le Dernier Dragon, Tome 1, L’œuf de jade, Delcourt, 15,50 €

L’œuf de jade

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